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Le ver est dans le fruit



Le ver est dans le fruit
Par ces temps de crise économique, et de menaces militaires tout autour de ses frontières, l'Algérie ne peut rester dans l'expectative pour voir les réformes proposées par le nouveau modèle économique, arriver au temps des récoltes.Basé en théorie «sur la croissance et non plus sur le développement», selon l'ancien Premier ministre A. Sellal, quoique ces deux cibles ne soient pas antinomiques dans le fond, il apparaît que la diversification des revenus hors hydrocarbures, restera encore longtemps dépendante des soutiens s'affichant indispensables des exportations des énergies fossiles, car constituant, jusqu'à preuve du contraire l'essentiel des recettes, assurant le fonctionnement de l'Etat, ainsi que le financement de la sécurité extérieure et intérieure du pays, identiquement, les lourds règlements de factures des importations, ou encore certains investissements pour la relance de l'économie, dont profitent allègrement certaines entreprises publiques produisant en-deçà des normes de rendement.
Cette politique d'assistance ne peut aboutir à des résultats concluants à brève ou moyenne échéance, sans une rationalisation draconienne des dépenses publiques. Un Etat dépensier se fait toujours rattraper par ses débordements financiers. Afin d'éviter, prochainement, une banqueroute et l'aliénation de notre souveraineté aux crédits extérieurs, il s'avère indispensable d'accélérer la lutte contre les fléaux sociaux, et plus particulièrement contre la corruption, les détournements d'argent, de biens publics, les fausses déclarations suscitant l'indignation des citoyens ; pas seulement, car une repoussante image de l'Algérie est véhiculée vers nos éventuels partenaires étrangers, lesquels attendent des prises de position fermes de la part de l'Exécutif ne se limitant pas uniquement à la révision de la règle des 51/49.
Le protectionnisme de l'économie nationale que mène l'Exécutif fait peser sur les finances publiques du pays l'incertitude des lendemains, du fait qu'il est parfois difficile de trouver l'argent nécessaire pour venir en aide, cycliquement, à des entreprises insuffisamment productives, déjà naguère repêchées. La question du maintien de la main-mise sur les entreprises publiques déficitaires par l'Etat est l'une des interrogations épineuses, dont il faudra débattre lors des prochaines réunions du Conseil des ministres.
Il faudra bien se résoudre un jour ou l'autre à ordonner la liquidation judiciaire des firmes qui n'ont pas compris l'esprit de solidarité qui a animé depuis l'indépendance les différents gouvernements. Les travailleurs algériens du secteur public donnent la nette impression de ne pas avoir conscience des graves méfaits que pourrait avoir sur eux les retombées de la crise financière. Ils continuent comme si de rien n'était, au lieu de retrousser leurs manches.
Ça devient inadmissible à une période où le travail doit être valorisé surtout que nous traversons une période de transition économique qui a besoin de diversification. L'Algérie présentement fait sa mue pour passer d'un socialisme «spécifique» vers un capitalisme qui pourrait être brutal par sa remise en cause des acquits sociaux.


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