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Le trafic prend de l'ampleur



Le trafic prend de l'ampleur
Hier, le bonheur était à Sidi-Salem et Didouche-Mourad, deux grandes cités, la première dans la commune d'El-Bouni, la seconde dans celle du chef-lieu de wilaya, Annaba. Le motif en est l'attribution de 415 logements.Dans ces deux cités où la malvie a atteint le point de non-retour et où la délinquance est en hausse, les youyous ne se sont pas arrêtés durant toute l'opération de déménagement des attributaires d'un même nombre de logements publics locatifs à Boukhadra III. Cependant, force est de dire qu'aussitôt vidées de leurs occupants initiaux, d'autres n'ont pas laissé la place refroidir. Ils ont pris possession des lieux pour s'y installer avec la ferme intention de ne pas en sortir. Le «j'y suis j'y reste» était le principe que les indus occupants répétaient à quiconque tentait de les en dissuader. La plupart sont originaires des wilayas limitrophes. Ils s'étaient installés dans la périphérie de la commune d'Annaba et celle d'El-Bouni. Dans la perspective d'une attribution d'un logement neuf même en fomentant des émeutes ou des troubles, ils y ont érigé des bidonvilles. Stimulés par l'absence de toute réaction des autorités locales, les bidonvilles se sont multipliés, rendant vaine toute action d'éradication de l'habitat précaire. Attendant la moindre occasion pour prendre possession de la rue et revendiquer un logement social sous peine de créer des troubles sur la voie publique, «les délinquants du logement» multiplient les rumeurs, hantent les abords des daïras et tentent de corrompre les membres de la commission d'attribution de la commune, daïra, wilaya ou de l'OPGI. Cette stratégie a toujours réussi face à la molle réaction des autorités locales. Molle réaction est peu dire, car il n'y en a jamais eu, syndrome de Sidi Bouzid en Tunisie oblige. La seule palpable a été appliquée à Boukhadra. Il s'agit d'un bidonville de quelque 3 000 habitations précaires héritées de la période coloniale. La multitude d'opérations de recasement n'ayant servi à rien, l'actuel chef de daïra a décidé de passer à une vitesse supérieure. C'est-à-dire remettre les clefs d'un logement social que lorsque l'attributaire obtiendra un bon de démolition de sa baraque. C'est ce qui a été appliqué lors de l'opération recasement de 1 400 familles. Ce qui a eu pour résultat de réduire à l'état de décombres les habitations précaires et l'absence de toute transaction illicite. Cette procédure n'a pas été appliquée à El-Bouni et Annaba où les baraques ont été aussitôt occupées en contrepartie d'une somme assez importante entre le recasé et le nouveau occupant. Sachant que cette pratique est synonyme d'une attribution systématique d'un logement neuf, le trafic s'est amplifié. Aujourd'hui, le prix d'une baraque dont les propriétaires ont été recasés avoisine les 500 000 DA et même plus. Le comble est que de nombreux attributaires d'un logement neuf rétrocèdent ce dernier pour l'équivalent de 6 à 8 millions DA pour revenir s'installer dans leur propre baraque. Cette pratique est pleinement appliquée à Annaba. Elle est encouragée par la non-démolition de l'habitat précaire et l'absence de toute poursuite judiciaire contre ceux qui en construisent. A Annaba, le principe du «force reste à la loi» n'est plus d'actualité. Il a été remplacé par celui «force reste aux délinquants, aux corrompus et aux trafiquants». Des preuves irréfutables de l'implication de certains responsables locaux dans le trafic de logements circulent depuis quelques semaines. Le scandale pourrait éclater au grand jour. Il éclabousserait fortement certains parmi ceux qui se croient au des lois de la république, plus malins que les autres ou tout simplement plus serviles vis-à-vis des donneurs d'ordres. En tout état de cause si le 3e Salon international du bâtiment, de l'habitat promotionnel et de l'aménagement urbain «Build» a été très bénéfique aux bâtisseurs, promoteurs immobiliers et gérants du commerce des matériaux de construction et des équipements, il l'a été également pour les spécialistes des investigations.




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