Algérie - Revue de Presse


Le pluralisme syndical, sous l?effet de résistances sourdes ou affirmées, n?arrive pas à s?ancrer en Algérie. La volonté d?y parvenir n?a pourtant pas manqué chez différents acteurs sociaux - et interlocuteurs valables en puissance - qui, au fil de la dernière décennie, ont tenté de forcer une manière de blocus qui confère le monopole de la représentativité à l?historique centrale syndicale. Il y a sans doute la matière d?un hiatus dans cet état des lieux, car force est de relever que l?ouverture du champ politique, dans un élan fondateur de la démocratie, a eu pour pendant une occlusion du terrain syndical. La question posée en filigrane par un tel vécu est assez largement, hier comme aujourd?hui, celle de savoir si une alternative à l?UGTA est possible. La réponse se trouve dans la gestion des équilibres politiques et l?indétermination de la puissance publique à laisser libre cours à un principe de concurrence syndicale qui pourrait constituer un saut dans l?inconnu. Assez prosaïquement, en fait, l?adage selon lequel « un tiens vaut mieux que deux tu l?auras » paraît primer sur les velléités affichées par différents corps de métier de s?organiser autrement que dans le canal historique. Cette situation est perçue comme un anachronisme qui traduit, dans toute son éclatante singularité, une invraisemblable survivance de la pensée unique. Chacun a en mémoire, à cet égard, les péripéties des syndicats de l?éducation et de la santé, dont l?action est battue en brèche par une administration sourde à la légitimité dont ces organisations, entre autres, peuvent se prévaloir auprès des travailleurs de leurs secteurs respectifs. Cette momification de l?espace du travail tranche avec une logique de libération de la libre initiative économique dans la mesure où elle est sous-tendue par un souci de préserver des privilèges acquis sous le couvert de la légitimité idéologique. Cela ne vient-il pas à contre-courant de l?impulsion des droits syndicaux dans un contexte de mondialisation, dont l?économie nationale, dont le bulletin de santé dépend de la validité du front social, est partie prenante ? C?est à ce tournant crucial de l?insertion dans la globalisation que le monde de travail se trouve engagé, et la moindre des précautions à laquelle il est tenu consiste à ne pas être dépassé par les évènements.





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