Algérie

Le terrorisme n?a plus de frontières



Les bons et les mauvais Des attentats terroristes au c?ur de Londres. La police, les services de sécurité et le gouvernement britanniques ainsi que les experts s?y attendaient. Scotland Yard n?a jamais cessé de répéter, depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, que le carnage de jeudi matin dans la capitale britannique était inévitable. Il n?était pas question de savoir où, mais quand cela devait arriver, ne cessait de répéter cette même police. L?objectif ici n?est pas de philosopher sur les raisons qui font que Londres est devenue une cible pour les terroristes. Elles sont connues, même si elles ne justifient pas que l?on se venge sur de simples citoyens qui n?ont rien à voir avec les politiques de ceux qui les gouvernent, ou parfois s?y opposent, comme ce fut le cas, trois semaines avant la guerre contre l?Irak, quand près de trois millions de Britanniques ont défilé à Londres contre la politique guerrière de leur Premier ministre, Tony Blair. Mais l?on ne peut s?empêcher, par contre, en tant qu?Algériens, de faire le parallèle avec les atrocités de jeudi à Londres. En voyant les scènes de chaos, de panique et de destruction sur le petit écran, des images encore plus terribles, plus terrifiantes plus cauchemardesques nous viennent en mémoire : celles des tueries qui ont failli défigurer l?Algérie à jamais durant les années 1990. Quand l?Algérie souffrait en silence, luttait sans l?aide de personne, quand les Algériens et les Algériennes défiaient les terroristes d?un autre âge de manière quotidienne, en allant au travail, à l?école et vaquant à leurs occupations au risque de leur vie, dans cette même capitale britannique on a continué, dans les milieux officiels, dans les salles de rédaction et à coup d?éditoriaux, à se poser, pendant des années, la question de « qui tue qui en Algérie ? » Quand des journalistes interpellaient les porte-parole officiels britanniques sur le drame algérien, espérant une réponse de compassion, sinon de soutien moral au peuple algérien, les mêmes réponses froides, diplomatiquement lourdes de sens, fusaient : « It?s an Algerian-Algerian problem. » (c?est un problème algéro-algérien). En d?autres termes, tant que le problème restait confiné à l?Algérie, au diable. Il s?en est même trouvé qui, à l?instar du quotidien de gauche, The Guardian, ont reproché aux autorités algériennes de n?avoir pas laissé le Fis, un parti à l?idéologie fasciste, prendre le pouvoir après le premier tour des élections législatives de décembre 1991. Certes, le discours politique, et à un degré moindre médiatique, a changé en Grande-Bretagne, où l?on ne fait plus, aujourd?hui, de distinction entre les « bons » et les « mauvais » islamistes. Mais il a fallu, pour cela, que le terrorisme frappe aux Etats-Unis, en Espagne et à Bali pour qu?enfin l?on se rende compte que cette bête immonde ne connaît pas de frontières. Le discours politique à l?encontre de ceux qui tuent au nom de l?islam a changé quand Londres a commencé à se sentir menacé par ces mêmes terroristes à qui elle a offert, et continue d?offrir pour certains d?entre eux, le gîte et le couvert. Qui paie aujourd?hui pour ces calculs politiciens, ces erreurs politiques impardonnables ? De simples citoyens britanniques et des touristes qui ont payé de leur vie, jeudi matin à Londres, dans des attentats terroristes qui auraient pu être prévenus si les dirigeants britanniques avaient saisi la menace du danger terroriste quand ce dernier sévissait en Algérie, en Egypte, en Afghanistan et ailleurs.



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