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"Le temps est venu de parler sur le fond"


La poignée de main est historique
«C'est une opportunité immense pour améliorer nos relations qui, depuis des années, sont minées» par des rendez-vous manqués. «C'est pourquoi j'ai dit, pendant ma campagne électorale, et depuis mon élection, ma volonté d'améliorer ces relations» a beaucoup insisté Donald Trump...
Très attendu, le sommet de Helsinki, en Finlande, entre les présidents Poutine et Donald Trump a connu, selon ce dernier, un «très bon début» de nature à laisser espérer une relative amélioration des relations, trop longtemps tumultueuses, entre les deux premières puissances nucléaires du monde. Le locataire de la Maison-Blanche et l'homme fort du Kremlin se sont retrouvés hier après-midi dans le Palais présidentiel, au coeur de la capitale finlandaise qui a une longue tradition d'accueil des sommets Est-Ouest. «Cela me fait très plaisir de vous rencontrer», «le temps est venu de parler de nos relations sur le fond», a déclaré M.Poutine, tandis que M.Trump affirmait l'espoir d'aboutir à «une relation extraordinaire», répétant sa formule préférée: «Bien s'entendre avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose». Ce n'est qu'au terme de deux heures d'entretien en tête à tête, accompagnés de leurs seuls interprètes, que les deux dirigeants ont convié leurs délégations respectives pour la poursuite des discussions dans un salon approprié. «Je pense que c'est un bon début. Très, très bon début pour tout le monde», s'est félicité M.Trump, selon des journalistes présents sur place.
MM. Trump et Poutine ont ensuite tenu une conférence de presse commune. «Il est l'heure de parler d'une manière plus détaillée de nos relations bilatérales et des points difficiles qui existent dans le monde et auxquels il nous faut prêter notre attention» avait d'emblée insisté le président Poutine, donnant ainsi le ton des échanges qui allaient se poursuivre loin des caméras. La réponse de son homologue américain viendra après une courte digression au cours de laquelle le président Donald Trump a tenu à féliciter la Russie et son gouvernement pour le brillant succès de l'organisation de la Coupe du monde de football qu'il a suivie, dit-il, avec beaucoup d' «attention et d'admiration». Viendra alors le temps de poser le débat sur «les relations commerciales, les enjeux militaires, les «problèmes liés à la Chine» dont Trump dénonce, avec véhémence, la politique commerciale jugée agressive, la question de la limitation de l'arsenal nucléaire et d'autres sujets non moins importants.» «C'est une opportunité immense pour améliorer nos relations qui, depuis des années, sont minées» par des rendez-vous manqués. «C'est pourquoi j'ai dit, pendant ma campagne électorale, et depuis mon élection, ma volonté d'améliorer ces relations» a beaucoup insisté Donald Trump aux côtés d'un Poutine visiblement perplexe. «Nous allons parler de nos potentiels nucléaires qui sont de 90% des capacités mondiales» dans ce domaine, ce qui «n'est pas une bonne chose». Trump espère que des «progrès vont être accomplis» sur ce plan qui, a-t-il insisté, le préoccupe considérablement.
Ainsi, la relation personnelle que l'homme d'Etat américain a toujours souhaité nourrir avec le président Vladimir Poutine semble malgré tout être née, par-delà toutes les différences de parcours et de préoccupations qui séparent les deux hommes. Trump n'a pas hésité, la veille de cette rencontre historique, à écrire dans un tweet que les mauvaises relations entre Washington et Moscou sont dues, selon lui, «à des années de stupidité de la part des Etats-Unis» et «à la chasse aux sorcières» conduite par le FBI à son détriment, sur une supposée interférence russe durant la campagne électorale pour la présidentielle de 2016. Allusion à laquelle Poutine a clairement répondu que «la Russie ne s'est jamais ingérée dans les affaires intérieures des Etats-Unis». Imprévisible jusqu'au bout des ongles, il a ainsi pris à contre-pied l'opinion occidentale qui reproche, de façon unanime et depuis plusieurs années, à la Russie ses initiatives en Crimée, en Ukraine, en Syrie et dans certains autres domaines. On peut être sûr que ce propos n'est pas pour rassurer les capitales des pays membres de l'Otan, d'autant que Bruxelles a été le théâtre d'une brutale et fructueuse mise en garde du président américain au sujet de leurs contributions financières. On peut considérer, dès lors, que la Syrie aura figuré en bonne place dans les discussions des deux dirigeants, compte tenu du fait que le président américain ne cache pas son impatience de prendre ses distances avec ce conflit et de retirer les troupes américaines encore présentes au nord du pays. Une chose qui ne peut que satisfaire Moscou résolu à maintenir coûte que coûte le régime syrien en place et à défendre ses intérêts militaires et stratégiques face à des appétits aussi multiples que contradictoires.


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