Par sa situation en bordure de la mer et par sa latitude, le Tell connaît un climat essentiellement tempéré avec mille variantes créées par son relief complexe et tourmenté.
En se réservant quelques différences, on ne saurait le comparer plus justement qu'à la riante Provence, sous un ciel beaucoup plus bleu. Brillamment baignées de lumière chaude, ses côtes de topaze, d'azur et d'émeraude se déploient sur plus de mille lieues. Côtes accores, pittoresques et sauvages, calanques aux eaux claires bordées de sable doré, corniches et falaises où chantent les ocres jaune et rouge et plages immenses, se succèdent sans fin. Elles se déroulent au pied-même des monts et des collines couverts d'un maquis luxuriant ou de vertes forêts, ou bien le long des plaines côtières, au débouché des rivières et des oueds.
Rares sont les plaines sub-littorales mais, minuscules ou largement étalées, elles sont toutes d'une exceptionnelle fertilité, d'une incomparable richesse, véritable Jardin des Hespérides aux fruits d'or, éclatant sur le vert des feuillages, qui enchantent le regard et font rêver d'opulentes richesses. C'est le domaine de la vigne, des agrumes (orange, clémentines, mandarines, citrons) , des légumes, des fleurs et des arbres fruitiers. Tous se pressent en rangs serrés, en alignements infinis, arrachés parfois de haute lutte aux marécages et à la malaria.
Telles sont, la plaine de la Mitidja autour d'Alger, (à la sortie de la Vallée du Chellif) et la Plaine de Bône, (à celle du Lac Fezzara) où s'étale la Seybouse.
Là, sur la côte, au fond des golfes et des criques, au débouché des riches plaines, les villes ont poussé. Grandes ou petites, opulentes ou misérables, elles vivent de la mer ou de l'arrière-pays.
Des plus grandes, Alger, la capitale, a fière allure. Au fond de sa rade immense, placé sur la Route des Indes, par Gibraltar et Suez, son port a été aménagé et ne cesse de se perfectionner, pour répondre aux exigences du trafic général, de la relâche et du tourisme.
A L'Ouest, Oran, dominée par la colline de Santa-Cruz, complétée par Arzew, en même temps qu'escale de plus en plus fréquentée, s'est spécialisée dans l'exportation des céréales et des vins. Mostaganem, patrie du Maréchal Franchet d'Espérey, a monopolisé le commerce des moutons.
A l'Est, Bône et Philippeville rivalisent d'ardeur dans leurs relations avec Marseille, pour l'exportation des primeurs, des minerais et des phosphates. Bougie est un port sans grand trafic Mais, se libérant de ses entraves et abandonnant les pentes montagneuses, la ville déferle aujourd'hui dans la plaine basse de la Soummam et se cherche un nouvel avenir.
Collo, par son port minuscule, exporte tous les lièges des forêts d'alentour pour le compte de clients lointains (Pays Scandinaves et Russie) . Djidjelli, perdue dans la verdure, n'est qu'une station estivale.
Une pléïade de hameaux, calés entre les pans de la montagne, parés de verdure et de fleurs, ne vivent qu'en été, grâce à leur petite plage " bon marché " où, tous ceux qui ne peuvent trouver place dans l'unique hôtel, ont toujours la ressource de planter leur tente de camping.
Mais partout, partout, les villes et les hameaux ont cette coquetterie particulière que leur donnent, avec la profusion des verdures, les guirlandes et les tonnelles de bougainvilliers fleuris, les buissons rouges des géraniums, les plantes exotiques et les cactus épineux. Sans oublier les rosiers, les magnolias et hibiscus, les vergers aux fruits d'or et les grands mimosas, acacias et cassis aux bouquets odorants.
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Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Albert Bianco, textes repris par sa fille : Michèle Pontier-Bianc
Source : algerie-monbeaupays.over-blog.com