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Le tandem Belkhadem-Ouyahia perd la bataille L'alternance n'est plus de mise


Le tandem Belkhadem-Ouyahia perd la bataille                                    L'alternance n'est plus de mise
Ils figuraient dans le gouvernement depuis une dizaine d'années, mais ils ont fini par être sacrifiés.
Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et le patron du RND, Ahmed Ouyahia, sont les plus grands perdants du changement de gouvernement. Les deux hommes qui se disputaient le poste de Premier ministre et qui se voyaient déjà comme futurs locataires du palais d'El Mouradia ont été renvoyés sans aucun ménagement. Pourtant, après les élections législatives du 10 mai dernier, largement remportées par le FLN, Abdelaziz Belkhadem, considéré comme l'un des protégés du président Bouteflika, s'attendait à une nomination au poste qu'occupait, à ses yeux, «indûment» Ahmed Ouyahia.
Mais les trois mois de retard mis pour la désignation d'un nouveau gouvernement lui ont joué un mauvais tour. La victoire électorale de l'ex-parti unique, qualifiée «de préfabriquée» par les observateurs de la scène nationale, ne lui a pas été d'une grande utilité, au même titre d'ailleurs que son parti qui perd un certain nombre de portefeuilles ministériels qu'il s'est appropriés depuis plusieurs années. Pis encore, les amis de Abdelaziz Belkhadem au sein du FLN ne figurent pas tous dans l'actuel gouvernement conduit par Abdelmalek Sellal. En revanche, ce sont ses farouches ennemis, à l'image de Abdelaziz Ziari, qui reviennent dans l'Exécutif. S'agit-il d'une sanction pour Abdelaziz Belkhadem ' Fort probable. Son rival, le secrétaire général du RND, a connu aussi le même sort.
Son parti a également perdu des points, alors qu'il s'est classé en seconde position lors des dernières législatives. C'est dire que la dernière joute électorale n'a eu aucun effet sur l'échiquier politique national. Il semble aussi que le bilan de ces deux formations, qui se sont alliées depuis 2004 pour réaliser le programme du président de la République, n'a pas été du goût du chef qu'elles représentent. Le blocage de la machine économique et le bouillonnement du front social ont contraint ainsi le pouvoir à changer sa stratégie et à abandonner «les équilibres» qui ont toujours été mis en avant lors des nominations des précédents gouvernements, d'où la nécessité de désigner, cette fois-ci, un gouvernement composé en majorité de technocrates.
Celui-ci doit trouver, au plus vite, des solutions idoines pour maintenir la paix sociale. Mais selon certains analystes, le recours à un gouvernement très peu politique n'obéit pas à un souci de «redressement économique», d'autant plus que le temps restant pour la fin du troisième mandat de Abdelaziz Bouteflika ne suffit pas pour révolutionner l'économie nationale. Pour eux, l'alternance Belkhadem-Ouyahia était impossible à assurer cette fois-ci. Le président Bouteflika, donné partant en 2014, aimerait bien placer dans un bon couloir Abdelaziz Belkhadem, mais les protecteurs d'Ouyahia s'y sont énergiquement opposés. La lutte au sommet de l'Etat pour le choix d'un nouvel Exécutif s'est soldée finalement par «un score de parité». La désignation de Abdelmalek Sellal et son staff est en mesure de mettre Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia sur un pied d'égalité, en prévision de la présidentielle de 2014.
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