Algérie

Le syndrome Chavez



La réponse volontairement alambiquée faite par le PrésidentBouteflika à la question sur le troisième mandat arelancé l'exercice des interprétations spéculatives quant à la décision quisera sienne à ce sujet.Pour les milieux qui affichent leur hostilité àl'éventualité d'un troisième mandat présidentiel, le contenu de cette réponsetémoignerait que Bouteflika ne serait pas maître dujeu et qu'il serait en butte à des résistances à sa nouvelle candidature dontil ne parvient pas à venir à bout.Le camp des partisans de la reconduction en fait lui unelecture tout à fait à l'opposé, en prétendant au contraire qu'en établissant unlien entre sa décision finale d'être ou non candidat à sa succession et l'appréciationdu bilan des réalisations de son dernier mandat en cours, le Président Bouteflika est dans l'état d'esprit du «partant» pour sapropre succession, convaincu qu'il serait que le cumulé de ce bilan estpositivement apprécié par la majorité des citoyens.Que Bouteflika prolonge lesuspense et l'opacité sur son intention n'est pas pour entamer la certitudequ'a ce milieu que ses appels en faveur du troisième mandat ont bel et bien étéentendus. La preuve de cette conviction serait l'appréciation très élogieusedélivrée par le Président dans la même interview accordée à Reuters auxinitiateurs de la campagne en faveur du troisième mandat et de l'écho populaireapprobatif qu'elle aurait suscité.A la question de savoir pourquoi alors, comme il estsoutenu dans ce camp, Bouteflika, ayant entendu etaccepté les appels le pressant de se déclarer partant pour le troisième mandat,tarde tant à rendre officielle et publique son intention, des sourcess'estimant informées avancent que ce qui le retient est son hésitation sur leprocessus à emprunter pour faire aboutir son projet de réforme de la Constitution. End'autres termes, selon ces sources, Bouteflika seraitcertes déterminé à briguer un troisième mandat, mais n'aurait pas opté encoresur la voie réglementaire que va prendre la révision constitutionnelle qui lelui permettra. Ces mêmes sources arguent qu'il serait tenté par l'organisationd'un référendum populaire autrement plus légitimant qu'un passage par leParlement, dont la représentativité nationale est fortement sujette à caution.Sauf que le sérail et même ses proches seraient atteints du«syndrome Chavez» et font par conséquent barrage pour le dissuader d'opter pourle processus référendaire, susceptible de créer la mauvaise surprise.On le voit donc, si l'on prend pour argent comptant cetteexplication du mutisme prolongé de Bouteflika, que cen'est pas la question du troisième mandat qui ferait problème dans les sphèresdécisionnelles, mais celle posée par la manière d'obtenir l'amendementconstitutionnel qui le rendrait possible. Optimistes, des voix du camp partisanprétendent que même cette divergence a été levée, qui va permettre à Bouteflika de dévoiler incessamment sa décision. Qui nefait aucun doute pour eux. Oui à un troisième mandat et une révision de la Constitution par lebiais du référendum. Seule démarche, selon eux, appropriée aux enjeux en cause.



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