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Le syndicat et les travailleurs d'"El Khabar" apportent leur caution



"Le même ministère a exercé des pressions sur les annonceurs pour priver l'entreprise de publicité, ce qui a d'ailleurs provoqué la crise qui l'a poussée à rechercher des solutions pour préserver les postes de travail", a dénoncé le syndicat.Les réactions à la plainte du ministère de la Communication auprès de la justice en vue d'annuler une cession partielle d'actifs du groupe de presse El Khabar au profit de la société Ness-Prod, filiale du groupe Cevital, se poursuivent, dénonçant les unes après les autres un arbitraire qui dit bien son nom. À la veille de l'examen de la plainte en référé par le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, c'est la section syndicale de l'entreprise El Khabar qui s'est mêlée de ce qui la regarde.D'abord, pour exprimer son entière approbation à la transaction et, ensuite, pour épingler le ministère de la Communication qui a manipulé une précédente déclaration du syndicat pour appuyer sa requête auprès du tribunal. "La section syndicale affirme de manière claire qu'elle approuve et applaudit la transaction", souligne un communiqué du syndicat d'El Khabar rendu public hier, après avoir dénoncé avec fermeté "la persistance du gouvernement, à travers le ministère de la Communication, à vouloir étouffer El Khabar, en lui interdisant de rechercher des solutions à ses problèmes financiers". La section syndicale d'El Khabar a considéré, d'ailleurs, que la démarche du gouvernement visant à annuler la transaction participe de cette même volonté d'étouffer le journal. Et c'est à juste titre que pour le représentant des travailleurs d'El Khabar : "Le ministère de la Communication est responsable de la situation de crise financière dans laquelle s'est retrouvée la publication. (...) Car le même ministère a exercé des pressions sur les annonceurs pour priver l'entreprise de publicité, ce qui a d'ailleurs provoqué la crise qui l'a poussée à rechercher des solutions pour préserver les postes de travail." La section syndicale d'El Khabar, que Hamid Grine a injustement citée comme opposée à la transaction conclue entre des actionnaires d'El Khabar et Ness-Prod, accuse le ministre de la Communication de flagrant délit de manipulation et, donc, de mensonge. "Nous précisons à tous ceux qui sont impliqués dans l'affaire, à leur tête le ministère de la Communication, que notre position vis-à-vis de la transaction est qu'elle concerne exclusivement les travailleurs d''el Khabar', et que le ministère de la Communication a tenté d'utiliser cela à des fins qui ne sauraient être dans l'intérêt des travailleurs", a affirmé le syndicat, ajoutant qu'il "ne s'est jamais dressé contre l'opération de cession d'une partie des actions mais a juste demandé à la direction d'El Khabar de lui fournir des explications sur la transaction afin d'ajuster en conséquence les revendications des travailleurs". La déclaration de la section syndicale dénonce une contre-vérité dans l'argumentaire choisi par Hamid Grine pour habiller sa requête sur laquelle la justice se penche aujourd'hui. En effet, le tribunal de Bir-Mourad-Raïs devra se prononcer sur la conformité du rachat du Groupe de presse El Khabar par Ness Prod, une filiale de Cevital, et ce, à la suite d'une action en référé introduite par le ministère de la Communication. Arguant de plusieurs dispositions du code de l'information, le ministère dit s'opposer à ladite transaction parce que le patron du groupe Cevital, en l'occurrence Issad Rebrab, possède déjà des participations dans le quotidien Liberté. Pour les parties prenantes, la procédure d'acquisition ne souffre aucune irrégularité.L'article 25 du code de l'information invoqué pour, soi-disant, prévenir les risques de "concentration" est, dans le cas d'espèce, complètement inapproprié. Du point de vue juridique, il s'agirait d'une "interprétation abusive" de cette disposition de loi, puisque ce n'est pas la même personne morale qui édite le journal Liberté et qui dirige Ness-Prod, une société de droit algérien qui vient de faire son entrée dans le capital d'El Khabar aux côtés de six autres actionnaires, du reste. Il n'est donc pas question pour le nouvel acquéreur d'être l'unique propriétaire, ni de contrôler ou de gérer une quelconque publication, et cela tel qu'il a été rappelé par le Groupe El Khabar pour qui, cette opération de cession d'actifs s'est déroulée "en toute transparence". M.-C. L./ S.A.I


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