Algérie

Le statu quo se renforce LA VIE POLITIQUE À LA VEILLE DU MOIS DE RAMADHAN


Le statu quo se renforce                                    LA VIE POLITIQUE À LA VEILLE DU MOIS DE RAMADHAN
Et pourtant, la planête... Algérie tourne
Cet immobilisme reste plus que jamais intenable. Pis, il est appelé à se renforcer durant le mois sacré.
Epargnée par les révolutions qui ont ébranlé les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l'Algérie vit, curieusement, un statu quo qui ne dit pas son nom. Un gouvernement fonctionnant avec sept ministres intérimaires depuis plus de deux mois, un Parlement en congé prématuré, une classe politique sclérosée, une société civile totalement effacée et une élite, en grande partie et à force de bercer dans un silence strident, complice de la situation. En fait, l'exact contraire de ce que promettaient les réformes politiques engagées et imposées dans un contexte régional explosif où le pays était cerné par une ceinture de feu galopante et menaçante. Le semblant de vie politique qui s'est imprégné de la «société politicarde» s'est vite dissipé et dissous dans la manière rocambolesque avec laquelle les élections législatives du 10 mai dernier ont été organisées. Voilà donc ce à quoi est réduite l'Algérie qui vient de commémorer le cinquantenaire de son indépendance. Ce statu quo, pour ne pas dire cette régression, reste intenable. Pis, il est appelé à se renforcer durant le mois sacré.
Autant en profiter pour ceux que la situation arrange avant que l'heure du changement ne sonne. Or, le temps pourrait être trop court pour paraître suffisant. Les élections locales approchent et risquent d'être abordées dans un climat ingérable. Le statu quo devient même agaçant au fil des jours. Depuis les élections législatives, on annonce le changement de gouvernement et on a même trouvé normal d'en justifier le blocage par une singulière session du baccalauréat avant de l'imputer à la préparation des festivités du Cinquantenaire de l'Indépendance. Le 5 juillet est passé depuis 13 jours et rien ne pointe à l'horizon. Aucune explication ne peut justifier cette paralysie. Qui bloque quoi dans ce pays des paradoxes' Les Algériens ont le droit de savoir et de comprendre. Il est pour le moins déplaisant pour un pays de célébrer son cinquantenaire de l'indépendance sans gouvernement, ni Parlement, réunissant, en revanche, toutes les conditions de la «mort politique».
On est en droit de se demander pourquoi la session de printemps du Parlement a été clôturée à la veille du cinquantenaire alors que rien ne pressait cette institution législative à fermer ses portes, la session pouvant durer, selon le calendrier, jusqu'au 2 août prochain. Les nouveaux députés qui ont rejoint l'APN le 26 mai n'ont siégé, sans rien faire, que 36 jours avant de se voir gratifier de deux mois de congé. Le gouvernement et le Parlement ne sont pas les seuls en panne de fonctionnement. La classe politique qui se prépare aux élections municipales est totalement sclérosée.
Les mouvements de redressement qui ont animé la scène, à défaut de débats ouverts et contradictoires entre les différentes formations, se sont essoufflés. Le FLN a réglé ses comptes avec la manière forte en attendant la suite des évènements que lui imprimeront les décideurs de l'ombre.
Les partis islamistes de l'Alliance verte, si actifs il y a quelques semaines, ont cédé à la morosité ambiante, dégonflés qu'ils sont par l'interruption de l'élan des victoires de leurs «frères» dans les pays de la région comme les Libyens qui ont préféré les libéraux.
Même la machine à produire des nouveaux partis, actionnée à la veille des élections législatives, est asséchée.
Quant à l'élite, Me Ali Yahia Abdennour, le militant qui refuse de céder à la vieillesse, a rendu déjà son amer verdict: la situation l'arrange. Pendant ce temps, les Algériens sont livrés à la misère de la vie quotidienne, aggravée par les récurrentes coupures d'électricité et les chaleurs torrides de l'été.
Plus de 15 wilayas ont déjà enregistré des mouvements de protestation des citoyens pénalisés par ces coupures.


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