Algérie

Le stade de l'oedipe, le match du sphinx



Technique de sondage, blague ou scoop ? Personne ne tranche.L'info est donnée par un confrère : Bouteflika ne vapas se présenter à sa propre succession tout en préparant la bonne Constitutionpour que cela se fasse. On s'imagine la scène : le brusque affolement desintestins qui ne seront plus nourris, l'instant de figement du vol des cigognesqui découvrent en plein ciel qu'ils ne sont plus des cigognes mais des fers àrepasser. On s'imagine ce temps mort, comme celui d'une récréation dumonothéisme entre l'envoi de deux prophètes dans les temps antiques, cetinstant de vie et de doute, ce brusque affolement du sens de direction chez lessaumons par exemple. Que vont-ils faire ? Eux, ceux qui ont tout préparé saufl'humeur du concerné.Les comités de soutien, les gens qui ont été filmé par l'ENTV dans des positions d'aplatissement honteux. LesAlgériens qui ont tout misé sur cette reconduction, les hystériques et lescalculateurs froids, convaincus qu'être nationaliste, c'est être monogame enpolitique. Et c'est là où cela coince : on ne peut pas l'imaginer. La date demariage a été avancée ainsi que la dot, l'argent, les invitationset la citerne d'eau ainsi que la commande des cageots de limonade chaude. On nepeut plus reculer : le pays est déjà coincé entre le vide et la reconduction. Toutce qui pouvait faire alternative a été décapité et réduit à un va-et-viententre la mosquée et la résidence légèrement surveillée. Il ne reste riend'autre à faire que forcer Boutefkika à accepterd'être Bouteflika encore quelques années, comme il achoisi de ne pas l'être pendant vingt ans. C'est une question de biographiepour lui, une question de vie ou de mort pour la machine de la RAPD et certains de ses actionnaires.De tous les points de vue, le refus de Bouteflikaest impossible. En politique, presque tout est permis : le coup d'Etat du filscontre le père, du nouveau contre l'Ancien, du militaire contre celui qui l'estun peu moins, mais jamais le coup d'Etat contre sa propre personne. Zeroual l'acertes fait, mais il y avait déjà Bouteflika dans lamanche de certains. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Les comités de soutienvont devoir passer du soutien à la supplication, de l'appel à la grève de la faimet de l'applaudissement au roulement dans la poussière avec de la bave au coindes lèvres.Un Bouteflika, qui ne se présentepas pour s'hériter, ne pose pas seulement le cas de la succession politique etde la stabilité pour l'Appareil alimentaire, mais un cas de confrontationpsychanalytique de tout le pays avec la question grave de la maturité. L'obligationde faire des choix, de les assumer, de se lever pour grandir et mériter desmoustaches et de dépasser la puberté vers le permis de conduire. Et cela, l'Algériene peut pas l'accepter, car c'est un pays foetal comme tout le monde le sait etdont la position s'exprime par le haut, par le verrouillage de la RADP et par le bas, par leconservatisme horizontal. Bouteflika va donc sereprésenter pour s'hériter. Il aime seulement bien chauffer les salles et nepas répondre clairement au peuple qui parsème ses augustes parages.
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