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le spectre de l'abstention au MaliDeuxième tour du scrutin présidentiel




le spectre de l'abstention au MaliDeuxième tour du scrutin présidentiel
Le second tour de l'élection présidentielle au Mali risque de connaître un fort taux d'abstention.L'affluence enregistrée lors du premier scrutin, le 28 juillet dernier, n'a pas été au rendez-vous hier. Les fortes pluies aidant, Bamako, qui compte plus d'un million d'électeurs, n'a pas connu l'engouement du premier tour. Selon des correspondants de presse et des observateurs étrangers dépêchés dans les bureaux de vote dès leur ouverture vers 8h hier, les électeurs ne se bousculaient pas devant les bureaux, transformés, par les pluies, en d'immenses marécages. L'ombre de l'abstention planait toute la journée.
Dans les meilleures des conditions, les résultats du premier tour faisaient état d'un taux de participation ne dépassant pas les 49%, avec un taux d'abstention de plus de 50% et quelque 400 000 bulletins nuls. Les paris d'une forte participation restent très difficiles, en cette journée pluvieuse dans un pays où les promesses non tenues, les rêves brisés, la corruption, la misère, le désespoir, la guerre, la violence etc. sont devenus le lot quotidien des citoyens. Inciter ces derniers à user de leur droit civique, lorsque leur droit le plus élémentaire, celui de vivre dignement, est bafoué, devient une opération très complexe et compliquée. Lors du premier tour, de nombreuses défaillances ont entaché le déroulement du vote.
Des milliers d'électeurs cherchant durant des heures, sans jamais trouver le bureau de vote, des dizaines de milliers d'autres Maliens réfugiés ou déplacés à cause de la guerre dans l'impossibilité d'user de leur droit électoral et autant d'autres installés à l'étranger n'ont pu voter. Des promesses d'améliorer l'organisation du second tour ont été faites, mais rien n'indique qu'en un laps de temps aussi réduit, deux semaines, tout sera réglé. Néanmoins, les deux candidats, Ibrahim Boubacar Keita, et Soumaila Cissé, en lice à ce scrutin, ne désespèrent pas, même s'ils passent leur temps à mettre en garde contre toute manipulation des voix ou fraude en interpellant le millier d'observateurs étrangers, notamment de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine, de l'Union européenne et du Parlement européen, qui supervisent le déroulement des élections.
Tôt dans la journée d'hier, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a voté au centre de Sebeninkoro, dans la 4e commune de Bamako, où se trouve son fief, en promettant de «bâtir l'unité nationale dans le cas où il sera élu président. Donné favori de ces élections, IBK, cet ancien Premier ministre âgé de 68 ans, s'est engagé lors d'une déclaration à la presse à former un gouvernement «qui fera en sorte que l'ensemble national se retrouve sur le socle de l'unité (') Notre pays a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles». Soutenu par de larges pans de la société, notamment les confréries religieuses, les couches les plus défavorisées, mais aussi par une coalition regroupant 22 candidats ayant été recalés au premier tour, IBK a bénéficié d'un bon vivier d'électeurs, comparativement à son rival, Soumaila Cissé, qui lui puise ses fans dans la diaspora malienne, les intellectuels et les anti-putschistes.
Accompagné de son épouse, Soumi, candidat de l'Union pour la République et la démocratie (URD), un parti nouvellement créé, a voté dans son fief, à Badalabougou, un quartier situé à la périphérie de Bamako. Aux nombreux journalistes, il a déclaré : «Ce deuxième tour est un sentiment de fierté pour moi. Je suis heureux de voir que le peuple malien s'est mobilisé pour revenir à une Constitution normale.» Et d'ajouter : «Cette élection permettra à notre pays de se retrouver dans le concert des nations. Nous allons continuer le combat avec bonheur et fierté. Le Mali a besoin de résoudre le défi important qui se pose au peuple malien. Oui, le défi est trop important à relever. Une crise institutionnelle qui sévit depuis le mois de janvier 2012, une rébellion qui a séparé le Nord du Sud, et une paupérisation qui lamine chaque année des millions de Maliens.» Pour le président qui sortira des urnes, la tâche est extrêmement rude. En attendant, les Maliens vont devoir patienter au moins cinq jours francs, pour connaître enfin celui qui assumera cette lourde responsabilité.
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