Algérie - A la une

Le site gazier retrouve sa vitesse de croisière




Le complexe gazier d'In Amenas représente 12% de la production gazière et 18% des exportations globales du paysLe complexe a pratiquement retrouvé sa capacité de production initiale qui s'est élevée à 8,8 milliards de m3 l'année dernière.
16 janvier 2013-16 janvier 2018. Cinq années ont passé depuis la prise d'otages de plus de 700 personnes par un groupe terroriste sur le complexe gazier de Tiguentourine. Un événement dramatique qui a focalisé le regard du monde sur l'Algérie. L'intervention énergique et efficace des Forces spéciales de l'Armée nationale populaire allait lui permettre de s'en sortir un peu plus grandie et d'éviter le pire. Elle s'est soldée par l'élimination des 38 assaillants et a permis de rendre la liberté à 685 travailleurs algériens et 107 étrangers. 23 personnes y ont malheureusement laissé la vie. Un événement tragique qui devait aussi coûter cher à l'Algérie sur le plan économique. Le complexe gazier d'In Amenas représente en effet 12% de la production gazière et 18% des exportations globales du pays. Il permet d'engranger des revenus annuels de l'ordre de 3,9 milliards de dollars. Une perte sèche de près de quatre milliards de dollars pour l'Algérie dont la facture des importations avait explosé l'année précédente (2012, Ndlr) pour franchir la barre des 45 milliards de dollars. Autre pronostic de mauvais augure: l'Agence internationale de l'énergie, bras énergétique armé de l'Occident, avait estimé que la sanglante prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas «a fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l'énergie du pays». «L'enlèvement et le meurtre d'employés pétroliers étrangers... inclut une production de condensats estimée à 50.000 barils par jour», avait-elle soutenu dans un de ses rapports. Quel type de conséquences pouvait entraîner cette perturbation' «L'Algérie est un exportateur qui compte en particulier pour l'Espagne et pour l'Italie, mais si on assiste à une réduction des exportations algériennes, on verra ces pays acheter davantage de gaz naturel liquéfié et davantage de gaz russe», avait estimé à l'époque l'analyste de Barclays Capital Trevor Sikorski. «Il n'y a pas pour le moment un impact massif sur les prix du gaz, même si le marché surveille attentivement la situation» avait souligné, à l'époque, l'analyste de la Banque d'investissement mondiale britannique. Une conjoncture qui a à nouveau réanimé de façon disproportionnée le climat d'insécurité dans le pays. Après l'attaque terroriste, la France a déconseillé à ses ressortissants tous déplacements vers le sud du pays. «Jusqu'à nouvel ordre, tout déplacement est formellement déconseillé à nos ressortissants au sud et au centre de l'Algérie... Dans le reste du pays, il est rappelé que les déplacements sont déconseillés sauf raison impérative», avait indiqué une note de dernière minute, publiée sur le site du Quai d'Orsay après la tentative de rapt de travailleurs étrangers du complexe gazier d'In Amenas. Les Etats-Unis ont quant à eux décidé de rapatrier les familles de leurs diplomates en poste dans la capitale. «Le gouvernement américain considère les menaces potentielles sur les fonctionnaires diplomatiques assignés à Alger suffisamment sérieuses pour exiger qu'ils vivent et travaillent sous des restrictions sécuritaires significatives», recommande un communiqué rendu public le 20 janvier par l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Des positions qui ont projeté l'Algérie dans l'ambiance des années de braise. Elle devait relever le défi. Assurer au monde et à ses partenaires qu'elle était capable de maîtriser pareille situation et qu'ils pouvaient y travailler en toute sécurité. C'est chose faite. Cinq ans après l'attaque terroriste qu'il a subie, le complexe gazier de Tiguentourine a pratiquement retrouvé sa capacité de production initiale qui s'est élevée à 8,8 milliards de m3 l'année dernière. «La production du complexe gazier de Tiguentourine (Illizi) a augmenté à 8,8 milliards de m3 en 2017, a indiqué hier Salim Djettou, directeur de l'association Sonatrach-British Petroleum (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège). «La moyenne de production quotidienne de ce complexe, qui est opérée par l'association Sonatrach-BP-Statoil, oscille entre 22 et 23 millions de m3/jour», a ajouté Salim Djettou à la presse en marge de la visite qu'effectue le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, sur le site.
Sonatrach va raffiner son pétrole en Italie
La compagnie Sonatrach a signé lundi dernier un contrat de processing avec une raffinerie pétrolière italienne permettant au groupe algérien de transformer par lui-même en Italie une partie du pétrole brut algérien en carburants, a annoncé, hier, son P-DG, Abdelmoumen Ould Kaddour. Lors d'un point de presse, Ould Kaddour a réaffirmé que l'Algérie ne pourrait plus continuer à importer les carburants pour près de deux milliards de dollars/an. Interrogé sur le contrat de processing, Ould Kaddour a expliqué qu'il s'agit pour Sonatrach de louer les équipements du raffineur italien sur place pour procéder aux opérations de raffinage en Italie, ce qui permettra à Sonatrach de récupérer les carburants obtenus à un prix moins cher. Ce contrat de processing a été signé suite à un appel d'offres international lancé par la compagnie pétrolière algérienne. Par ailleurs, le P-DG de Sonatrach a annoncé que son Groupe comptait lancer au minimum deux projets dans la pétrochimie. Pour rappel, 11,5 millions de tonnes de carburants sont raffinés en Algérie, alors que la consommation, qui a explosé ces dernières années, a atteint 15 millions de tonnes de carburants annuellement. Ainsi, pour répondre aux besoins nationaux en produis dérivés dont le gasoil, Sonatrach a lancé un vaste programme de développement de l'industrie du raffinage.





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