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le site est d'une exceptionnelle richesse et diversité biologique




le site est d'une exceptionnelle richesse et diversité biologique
Le Djebel Edough est cette majestueuse montagne à laquelle est adossée Annaba. Autrefois la métropole de l'est algérien s'étalait à ses pieds, aujourd'hui elle est partie à l'assaut de ses flancs.La montagne sacrée des Annabis a été mercredi au centre d'un atelier organisé à l'hôtel Moutazah de Seraïdi par le laboratoire Ecostaq de l'université d'Annaba en partenariat avec le CEPF (Fond de partenariat pour les écosystèmes critiques), la ligue de protection des oiseaux (LPO) et Birdlife international et en collaboration avec la Direction générale des forêts et une jeune association de Séraïdi, Green Ground.Devant les représentants de l'Etat, dont le recteur de l'université Badji Mokhtaret, le SG de la Wilaya d'Annaba, ceux des collectivités locales et des riverains et des ONG locales, intéressés au-delà de toute espérance, selon les organisateurs, les chercheurs ont montré les éléments qui composent l'exceptionnelle richesse et la diversité biologique et culturelle de l'Edough qui la doit à son histoire géologique et aux milieux naturels, qui ont pu s'y développer à la faveur d'une géographie et d'un climat qui les a considérablement avantagés. Les universitaires montreront que l'une des particularités du massif de l'Edough, qui s'étend sur 50 km de la pointe du Cap de Garde et celle du Cap de fer, et sur une largeur de 15 km, était une île à différentes périodes du quaternaire.Cette insularité expliquerait la richesse d'espèces endémiques et tout spécialement la plus symbolique d'entre elles le Triton de l'Edough (ou Triton de Poiret Pleurodelespoireti), un batracien, espèce unique au monde et qui n'existe plus sur les hauteurs de l'Edough, qu'il a quitté pour des raisons de survie et que les chercheurs ont retrouvé ailleurs, mais dont ils gardent précieusement secret le lieu pour deux raisons. La première le temps de mettre en place un programme de conservation pour remonter les effectifs de l'espèce, et la seconde pour éviter le vol pur et simple de cet important élément du patrimoine national.Des tentatives de ce genre ont en effet été constatées et pour lesquelles le recteur de l'université va saisir l'administration des douanes pour éviter une fuite, comme malheureusement il s'en produit régulièrement avec la complicité de chercheurs algériens, notamment dans les innombrables variétés de semences et cultivars de notre agriculture traditionnelle.Des zones encore méconnuesAutres bonnes surprises sur la diversité des milieux naturels de l'Edough, la présence de zones humides, de petits étangs et mares d'altitude qui n'ont pas encore livré tous leurs secrets et il est certain qu'il y en aura car c'est assez exceptionnel d'en trouver dans les reliefs très encaissés comme ceux de l'Edough.Le Professeur Réda Attoui, architecte-archéologue de la faculté des sciences de la Terre va pour sa part retracer l'histoire des implantations humaines et de leurs vestiges de l'antiquité à nos jours d'une portée culturelle certaine si on les valorise. Une implantation toujours présente, mais qui aujourd'hui, s'entrechoque entre une tradition respectueuse de l'environnement dans l'exploitation des ressources naturelles et une avancée rapide de l'urbanisation qui ne semble respecter aucune règle en dépit des lois.L'autre aspect, pour lequel les Annabis revendiquent haut et fort et depuis de longues années, une protection de leur montagne sacrée et de son esthétique, qui la distingue nettement de tout le littoral méditerranéen, lui-même ?uvre d'art à la surface de la planète. Autre argument de taille, l'Algérie est tenue par les conventions internationales, qu'elle a signées, de classer ce monument de la nature pour lui assurer une protection.En effet, notre pays se trouve être l'un des points chauds de la biodiversité en Méditerranée et l'Edough se trouve être un jalon incontournable dans le réseau d'aires protégées qui va du Djurdjura à El Kala en passant par le Gouraya de Béjaïa, La réserve des Babors de Sétif, le Parc national de Taza à Jijel, le futur Parc national du massif du Bougaroun (Collo-Skikda). Le Pr. Zihad Bouslama, directrice du labo Ecostaq, a résumé les objectifs de l'atelier dans son appel aux responsables et à la société civile «en tant qu'universitaires, nous avons accompli notre rôle en vous exposant nos travaux qui montrent l'impérieuse nécessité de protéger le patrimoine naturel, culturel et esthétique. C'est à vous maintenant de prendre le relais et de travailler ensemble à la création du parc national de l'Edough».







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