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Le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo incendié Pour avoir préparé un numéro baptisé «Charia hebdo»



Le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo incendié                                    Pour avoir préparé un numéro baptisé «Charia hebdo»
L'information diffusée hier concernant la parution d'un numéro spécial, ce mercredi, de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo baptisé «Charia hebdo» avec un éditorial signé Mohamed pour fêter la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie n'est pas passé inaperçu. Des réactions violentes ont été enregistrées en France avant même la parution de cette publication.
Mardi soir, le siège de la rédaction du journal Charlie Hebdo a été détruite par un incendie criminel. Selon la police, «l'incendie s'est déclenché aux alentours de 1h dans le quartier populaire du 20e arrondissement, peut-être après le jet d'un cocktail molotov». La presse française fait état d'importants dommages. «Le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment étaient brûlés et noircis de suie», relève-t-elle.
Patrice Pell, le chroniqueur de l'hebdo a affirmé que «l'engin explosif aurait été lancé sur la devanture et mis le feu au système informatique». Le directeur de la publication, le dessinateur Charb, dira que «la police nous dit que deux personnes ont été vues en train de partir peu de temps avant le déclenchement de l'incendie».
Pour lui, l'incendie est «lié directement à la publication de ce numéro mais l'édition sera bien dans les kiosques», a-t-il affirmé. Les dégâts ne s'arrêtent pas aux dommages matériaux puisque la publication a été victime d'un piratage sur le net.
La page d'accueil du site internet du journal était remplacée peu avant 7h30 par une photo de la mosquée de La Mecque en plein pèlerinage, avec des mots : «Not god but Allah» (Pas d'autre Dieu qu'Allah). Pour le DP de l'hebdo, «la provocation, on la fait toutes les semaines. On a fait notre boulot.
On est aussi un journal d'actualité, on commente l'actualité. On a décidé de traiter ce qui se passait en Tunisie et en Libye.
On a fait de l'humour à la Charlie hebdo. Il n'y a aucun dessin avec le Prophète avec une bombe dans le turban. Il est simplement présenté comme un mec rigolard». Avant la survenue de l'incendie, plusieurs réactions violentes et dénonciatrices prenant parfois la forme de menaces ont été enregistrées sur les réseaux sociaux.
«Le journal avait reçu des menaces. Sur Twitter, sur Facebook, on a reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, et des insultes que la direction du journal s'apprêtait à transmettre à la police», a indiqué le directeur de la publication. La Une de ce numéro montre un dessin représentant «un Mohamed joyeux et débonnaire avec ces mots : '100 coups de fouet, si vous n'êtes pas morts de rire !'».
En 2006, il a reproduit les caricatures du journal danois hostiles à l'Islam, ce qui a provoqué l'ire de la communauté musulmane dans le monde. La justice française a blanchi l'hebdo. «Le numéro de ce mercredi n'a pas la même portée, c'est plus déconnant qu'autre chose», estime le DP.
La rédaction de Charlie Hebdo a assuré «être contre tous les intégrismes religieux, mais pas contre les musulmans pratiquants».
«Nous sommes pour le printemps arabe, contre l'hiver des fanatiques», a-t-elle ajouté. Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné fermement cet acte s'il est criminel. Le gouvernement et la classe politique de gauche à droite se sont indignés.
«Ceux qui ont fait ça se désignent eux-mêmes comme des ennemis de la démocratie», a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie. «C'est tout à fait répugnant», a dit Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle de 2012 situé à la gauche de la gauche.
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