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Le show Sandra Nkaké



Le show Sandra Nkaké
Ananke veut dire en grec « nécessité ». Une nécessité, peut-être, pour ce jeune groupe, de trouver une identité et explorer à fond sa musique avant de pouvoir prétendre à devenir un grand dans la planète jazz. Ce groupe, toujours en plein apprentissage, a été formé, il y a dix ans, d'abord autour de trois musiciens (le pianiste Victor Abel, compositeur du groupe, Alexandre Rodembourg à la batterie et Roméo Lannucci à la basse qui seront rejoints, en 2010, par Quintin Manfroy à la flûte traversière - ce qui est d'ailleurs rare dans le jazz - et Antoine Prawerman à la clarinette basse. Surfant sur un jazz contemporain, Ananke résume un peu le jazz de Bruxelles, étant très proche du groupe Aka Moon (que le public de Dimajazz connaît très bien) le quintet n'a eu aucun mal à attirer l'attention du jeune public durant plus d'une heure. Changement de rythme, de décor et d'ambiance pour la deuxième partie du spectacle qui fut animée par la Camerounaise Sandra Nkaké. Beaucoup de punch, de rythme, de danse, mêlés aux sons rock, soul et pop. La chanteuse Nkaké est l'une des stars de la musique jazz africain. Elue révélation de l'année aux Victoires du jazz 2012 (prix Frank Ténot), elle apparaît, sans complexe, devant un public conquis, navigant entre les aiguës et les graves et, surtout, accompagnée par un excellent orchestre, complice dans le moindre pas. Difficile, toutefois, de comprendre sa musique, ses chorégraphies et son univers. Un show unique qui rappelle plusieurs époques et plusieurs groupes de musique. « Je chante d'abord pour exister. Je m'imagine toujours au fond de la salle en train de penser à ce que j'aimerais voir sur une scène. Je participe donc à cet imaginaire avec mes musiciens, on discute beaucoup, on invente des codes. C'est une manière de mettre de la troisième dimension à mes chansons pour que le public se l'approprie. Je trouve ça fabuleux de voyager, d'aller à la rencontre des gens, chaque concert je le vois comme une chance, j'aime voir les gens mélangés. La musique n'est pas une fin en soi, j'ai cette conviction profonde qu'il y a un espace que toutes nos énergies se comprennent au-delà des croyances, des cultures. La musique, c'est le medium par lequel je croise tout cela » dit-elle à la fin du spectacle. La plupart de ces chansons proviennent de son dernier album « nothing for granted » et elle avoue qu'elle était étonnée par la réaction du public qui lui réclamait d'autres chansons. Une ambiance qui a ravi Nkaké. « Le public est génial, les gens sont restés naturels, un peu comme moi, ils sont libres. » En dépit du fait qu'elle soit installée en France depuis des années, Nkaké n'a pas pour autant oublié ses origines, son africanité. « J'ai la chance de rencontrer d'autres musiciens qui viennent d'Afrique, je pense que ma musique se nourrit de cela. J'essaye d'inscrire, dans un album ou dans une tournée, des choses qui me traversent, ça pourrait être pop, rock, jazz, je me focalise sur des personnages et leurs émotions qui se transforment en mélodies ou en chansons. Je fais de la musique pour oublier tous les problèmes, je trouve que nous vivons dans un monde où le capitalisme a tout bouffé. Mon message est universel, c'est de continuer à croire en l'Afrique, nous qui sommes de la diaspora nous devons continuer à faire rayonner ce continent ». Enfin, Sandra Nkaké a annoncé que son prochain projet est prévu pour le mois de mars, un album très différent et dans lequel il y aura une nouvelle orchestration.


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