Algérie - A la une


Le serpent de mer
Revoilà le projet de révision de la Constitution remis au goût du jour. L'annonce a été faite, une fois de plus devrions dire, lors de la tenue de la «conférence scientifique africaine sur l'évolution du droit constitutionnel», par un conseiller à la présidence de la République devant un parterre de juristes, d'universitaires et de spécialistes venus des quatre coins du continent.La lecture du message présidentiel devant un aréopage d'experts et d'élus réunis pour le 25e anniversaire de la création du Conseil de la nation ? sans doute une opportunité organisée pour la circonstance ? a fait ressurgir ce «projet de Bouteflika», comme le «serpent de mer» qui réapparaît quand l'horizon politique est bouché et que le pouvoir est en panne d'idées ou d'initiatives.Un pouvoir incarné formellement par un Président malade, qui gouverne le pays par procuration familiale, contesté par une opposition qui réclame l'application de l'article 88 de la Constitution, constatant l'état de vacance du pouvoir et par là même, la tenue d'une élection présidentielle anticipée.Tandis que le FFS opte, pour sa part, pour une autre démarche : celle de la recherche d'un consensus entre pouvoir et opposition pour sortir de la crise. Démarche dans laquelle il prétend jouer un rôle de médiateur. Deux approches, de prime abord, antinomiques. Et ce, sans compter l'attitude de certaines personnalités politiques, à l'instar de Mouloud Hamrouche ou de Ali Benflis qui semblent tous deux vouloir se positionner au-dessus de la «mêlée», si l'on peut dire, et s'ériger chacun de son côté en dernier recours pour le changement à la tête de la magistrature suprême.C'est dans ce contexte de fin de règne que le cercle présidentiel relance l'idée de Abdelaziz Bouteflika formulée en 2011 dans l'ambiance du Printemps arabe, de revoir la Loi fondamentale, exhibée à chaque fois que la tension sociale monte et que la contestation politique du quatrième mandat devient de plus en plus pressante.Pourquoi parler maintenant de révision de la Constitution alors que des voix se voulant autorisées assurent que le pouvoir actuel n'ira pas au-delà de la moitié de l'année 2015 ' Les citoyens lambda que nous sommes se demandent pourquoi la Présidence a choisi de réactiver maintenant cette énième tentative de révision, dont on se demande si dans le fond, elle est véritablement la solution à la crise !Alors, simple effet d'annonce sans doute visant à calmer les ardeurs de l'opposition, ou volonté de faire et laisser croire que le pouvoir actuel tient une feuille de route au moment où les partenaires étrangers, à l'instar de l'Union européenne, s'invitent en observateurs au débat sur la sortie de crise. Dans lequel cas l'opération d'enfumage est bel et bien lancée. Le tout étant de gagner du temps. Reste à savoir quelle sera la réaction des uns et des autres !







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