Algérie - A la une

Le secteur public a perdu son humanisme



On entend souvent les gens se plaindre des hôpitaux. Ils ne sont pas satisfaits de l'accueil, de la prise en charge, de l'hygiène... Ils préfèrent même aller chez le privé quand ils ont les moyens bien entendu. Pourquoi cette fuite du secteur public ' Que ce passe-t-il dans les hôpitaux ' Et pourtant, c'est l'endroit où la prise en charge est censée être le meilleur. Puisqu'on trouve des équipes de médecins, de réanimateurs. Dans le secteur privé, le médecin prend des décisions tout seul. Alors que dans un hôpital les médecins se réunissent chaque jour pour discuter des cas des malades et prendre des décisions thérapeutiques. Où est la défaillance alors ' C'est simple, le plus souvent ce qui n'est heureusement pas toujours le cas, les hôpitaux de la capitale manquent de moyens, d'équipes entrainées dans le paramédical... et tout cela à des répercussions sur le travail du médecin. Ce dernier est mal payé dans le secteur public, il fait son travail le plus vite possible pour aller faire des vacations dans des cabinets privés. Il néglige alors ses malades. Il fait face à des malades parfois agressifs et qui ne comprennent pas toujours, il perd donc beaucoup d'énergie à mettre de l'ordre dans les salles d'attente et dans les services d'hospitalisation. Il voit à longueur de journées de faux malades qui consultent directement ou qui sont adressés par des confrères parfois incapable d'orienter ces patients. Tout cela fatigue et plus grave éreinte le praticien. Je vous raconte la journée d'un résident en cardiologie dans un pavillon des urgences. A peine arrivé, il trouve un monde fou devant la porte de la consultation. C'est déjà un peu angoissant. Il s'installe et cherche l'agent pour lui faire entrer le premier consultant. « Il n'ya pas d'agent, il n'est pas là, il va revenir dans un moment » voilà les phrases qu'il entend. Il se dit ce n'est pas grave. Et là, il commence à faire rentrer lui même les malades. Et je précise bien, c'est un service des urgences. Le premier patient lui demande de lui refaire une ordonnance pour pouvoir acheter ses médicaments, le second veut un certificat médical pour pouvoir faire une extraction dentaire. La troisième patiente s'est disputée avec son mari alors elle veut être garder dans le service elle n'a pas où aller. Alors pensez-vous que ce sont de vraies urgences de cardiologie ' Il est midi, le cardiologue est déjà fatigué mais il lui reste encore une bonne vingtaine d'heures de travail. Et quand un malade arrive avec des douleurs à la poitrine, le médecin l'examine, il demande à l'infirmier de réaliser à électrocardiogramme. Et le comble de l'histoire ' Ces ordres se discutent et oui. L'infirmier lui répond ce n'est pas nécessaire, je travaille ici depuis 20 ans et je reconnais les vrais urgences ! C'est incroyable non ' On devient médecin sans études, l'expérience dans un domaine fait de la personne un spécialiste. Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que le médecin est un être humain. Il peut être fatigué, il peut être en colère, il peut perdre patience. Si à longueur de journée, il est agressé par son entourage, il ne reçoit même pas un mot de remerciements pour l'effort qu'il fournit. Comment voulez vous qu'il garde son humanisme '
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