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Le rêve brisé de Mohammed VI


Le rêve brisé de Mohammed VI
L'appel du SG de l'ONU au Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités avant avril 2015 sonne le glas de près d'un demi-siècle de colonisation des territoires sahraouis par le Maroc.Est-ce la fin du statu quo dans lequel se morfond le dossier sahraoui' Pas si sûr. Le secrétaire général de l'ONU ne s'est cependant pas embarrassé de cette question. Ban Ki-moon tranche. Il fixe un délai d'une année au Conseil de sécurité pour l'y extraire. Le replacer dans son contexte véritable: la décolonisation.«Le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation... les efforts de l'ONU restent d'une forte importance jusqu'à ce que le statut final du Sahara occidental soit défini», a fait remarquer M. Ban dans le nouveau rapport qu'il doit présenter le 17 avril 2014 au Conseil de sécurité. Une nouvelle résolution sera votée pour prolonger le mandat de la Minurso d'une année. Que se passera-t-il dans le cas où aucune avancée n'aura été réalisée avant le mois d'avril 2015'«Le temps sera alors venu pour engager les membres du Conseil de sécurité à procéder à une révision totale du cadre du processus des négociations qu'il avait fournies en avril 2007» au Front Polisario et au Maroc, a cependant souligné le chef de l'Organisation des Nations unies.«L'appel du chef de l'ONU au Conseil de sécurité à assumer sa responsabilité, dans le cas où aucun progrès n'aura été réalisé avant avril 2015, cela signifie que la patience de l'ONU est épuisée à cause de l'intransigeance du Maroc», a déclaré vendredi dernier, Mohamed Salem Ould Essalek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères. «Le chef de l'ONU ferait assumer au Conseil de sécurité une lourde responsabilité et ce, soit pour aller de l'avant et résoudre définitivement le dossier sahraoui, dernier cas de colonialisme en Afrique, soit jeter l'éponge et ouvrir, par conséquent, les portes à l'inconnu dans une région qui a besoin de paix, de stabilité et de certitude pour son avenir», a indiqué, de son côté, Ahmed Boukhari le représentant du Front Polisario à l'ONU. L'appel du SG de l'ONU au Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités avant avril 2015 remet en cause le cadre dans lequel ont évolué les négociations depuis 2007. Il sonne pratiquement le glas de près d'un demi-siècle de colonisation des territoires sahraouis par le Maroc et rend obsolète son projet d'autonomie. Le rêve brisé de Mohammed VI. Un cauchemar que le souverain marocain veut absolument éviter.Le discours belliqueux qu'il avait prononcé le 11 octobre à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement marocain s'avère prémonitoire à plus d'un titre.«La situation est difficile. Rien n'est encore tranché. Les manoeuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s'arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs», avait-il prévenu en ciblant l'Algérie qui soutient l'autodétermination du peuple sahraoui comme le stipulent les résolutions votées par le Conseil de sécurité, sans jamais la citer. «Je vous exhorte tous, encore une fois, à une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants...», avait intimé le monarque alaouite à ses parlementaires, en donnant des signes évidents de fébrilité en ce qui concerne le dossier sahraoui. Un discours de propagande qui a pour objectif de faire une «union sacrée artificielle» autour d'une question qui concerne avant tout un peuple qui doit s'exprimer librement dans le cadre d'un référendum, conformément à la légalité internationale. Un peuple que Mohammed VI tente en vain de bâillonner. Le respect du droit international semble enfin s'être rangé du côté sahraoui. Le cauchemar ne fait que commencer pour le trône alaouite.


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