Algérie

Le retour du vétéran Abdjaoui



Kaci Abdjaoui, qui berçait depuis les années 1960 et berce encore de nos jours tant de mères, jeunes ou vieilles, de jeunes filles et de garçons, par ses anthologiques chansons El Mahnaw, Ayema tin azizen, Tsrugh mi ghrigh tavrat im, est revenu sur la scène du chant public avec brio, après une longue absence. “La raison en est simple : un petit retard technique indépendant de notre volonté a bloqué la sortie de deux DVD en 4 volumes, qui devaient être sur le marché il y a un moment déjà”, argumente l’auteur de A yellis n-tmurt iw. Ces DVD vont voir le jour incessamment, indique-t-il, et avant cela, comme on vient de le constater, Kaci Abdjaoui a mis sur le marché un album de huit chansons, plus belles les unes que les autres, sous le titre A yellis n-tmurt iw. Ce titre est une reprise en berbère d’une chanson d’une de ses idoles d’enfance, à savoir Ya bent el biladi, du grand chanteur égyptien Farid El Atrach. “J’ai beaucoup aimé cette chanson que je fredonnais dans ma jeunesse dans les années 1950, et c’est par là que je voulais rendre hommage aux filles de mon pays, en général, et à ma patrie, bladi, en particulier”, dit-il. Avec une voix toujours douce, Kaci Abdjaoui garde encore intactes sa forme, son élégance et sa mine de “jeune homme sexagénaire”, comme aiment l’appeler ses amis. Cette bonne santé le pousse évidemment, comme le “harcèlent” aussi ses innombrables admirateurs, des “vieux” et des jeunes, à retourner sur scène, à la chanson. Certes, Kaci Abdjaoui vit toujours en France avec sa famille depuis les années 1980, mais “depuis 1997, je ne manque plus de venir chaque année, ainsi que pour des occasions exceptionnelles, en Algérie, notamment à Alger, Tizi Ouzou et Béjaïa, des villes dont je ne peux me passer, tant je compte beaucoup d’amis”, nous dit Kaci Abdjaoui au cours d’une visite de courtoisie au bureau de Liberté à Tizi Ouzou. La musique que ce fan “inguérissable” d’El Atrach a composée pour son A yellis n’tmurt-iw demeure très proche en rythme, en “ondulation et tangage” musicaux, “enjolivée” un peu plus même dans le texte kabyle. Kaci Abdjaoui est non seulement un fan de la musique de Farid El Atrach, mais il a aussi toujours été un adepte d’Arab Uzellag, de Chikh Arab Vu-Yezgaren, d’El-Hasnaoui, d’Akli Yahiatene, “mes préférés dans la chanson kabyle”, précise-t-il, et beaucoup d’autres encore qu’il dit écouter comme on écoute des textes sacrés. Depuis ses débuts, une douzaine d’albums sont parus contenant entre 8 et 12 chansons chacun, dont certains titres réalisés à l’époque du fameux 45 tours. L’auteur d’El Mahnaw (ma souffrance) décrit encore, dans Tivratin im (tes lettres), les remords de tout un chacun, vieux ou jeune, notamment des femmes, ayant connu des amours contrariées : “J’ai détruit toutes tes lettres / En brûlant même ta photo / Pour ne plus voir la moindre de tes traces / Qui puisse me remémorer de toi.” “J’ai soif de toi, ô mon pays !” est un autre titre chanté en duo, avec la compagnie de la voix suave de Nadia Wahib. Il y narre la nostalgie des beaux jours de Tazmalt, des Aiguades (cap Carbon) et de tout le littoral de la patrie de Yemma Gouraya. “Zina, je chante pour toi, ô gazelle des sables !”    un autre hymne “à la femme de mon pays et à l’amour que je lui voue”, précise Kaci Abdjaoui qui “regrette” de n’avoir pas pu chanter depuis 30 ans à Tizi Ouzou, mais il entend “réparer” ça dans un jour proche pour répondre et satisfaire les vœux de ses innombrables fans tizi-ouzéens.
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