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« Le retour aux sources est une vertu »




« Le retour aux sources est une vertu »
Les activités du festival local de la musique, chanson, danse et habit naïlis se poursuivent au grand bonheur des Djelfaouis. En plus des troupes folkloriques venues de plusieurs localités limitrophes faisant le show de leur savoir-faire en matières de musique et de danse naïlies, une conférence a été animée, hier, par l'écrivain et chercheur Belkacem Chaïb. Dans son intervention, il a abordé la relation entre la « qacida » et la poésie populaire naïlies. « Il y a deux styles bien distincts », a-t-il affirmé. Le premier concerne les chansons déclamées à l'occasion des fêtes familiales (mariage, circoncision, fêtes de waâda). Ce style est chanté avec la ghaita et le bendir. Tout le monde est joyeux, aussi bien les hommes que les femmes sans oublier les enfants. Sourires aux lèvres, arborant l'habit traditionnel ? robe typique pour la gent féminine et gandoura, chèche et burnous pour les hommes ?, ils exécutent des pas de danse cadencés. L'autre style est le sahraoui. Il est chanté avec la gasba ? différente de la ghaita ? le bendir accompagné de temps en temps de l'oud. Le regretté Khelifi Ahmed est l'un des chantres de ce style musical. Il s'agit d'écouter la « qacida » et d'apprécier les paroles entre amis et copains, le plus souvent sous une tente. « C'est une chanson à texte », expliquera le conférencier. « Le naïli, a poursuivi Belkacem Chaïb, n'est pas seulement l'habit, la musique, le bijou, c'est également le discours dégagé par les gestes et les messages codés d'amitié ou d'amour envoyés à qui de droit ».Les paroles des chansons émanent du vécu quotidien, trop souvent rude. Ces chansons leur permettent de minimiser et relativiser les difficultés vécues pour égayer leur existence. « Ce sont, environ, 1.500 chansons naïlies qu'il faut transcrire pour perpétuer ce chant et cette musique », a recommandé l'écrivain. « Le retour aux sources est une vertu », a-t-il insisté. La danse naïlie a un impact psychologique. C'est une sorte d'exutoire pour les femmes et les hommes qui expriment des messages enfouis, à l'aide de mouvements de pas et de mains. « Certains entrent en transe et une fois réveillés, ils se libèrent des tensions qu'ils ont cumulées », a-t-il indiqué. Pour le conférencier, la chanson naïlie est une école à part entière avec ses trois composantes, à savoir l'interprétation, les paroles et la musique. Il affirmera que cet art a influencé les régions environnantes et dépassé les frontières des Ouled Naïl puisqu'il est chanté à Sétif par chaba Yamina et à Saïda par chaba Zahouania. Il a même été écouté en Jordanie, Irak et Syrie. « Ce festival, le premier du genre, dédié au naïli, est à promouvoir et à peaufiner encore plus pour lui donner sa véritable place au même titre que le chaoui et le raï », a conclu le conférencier sans omettre de rappeler que le naïli est une des composantes de l'identité nationale.







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