Algérie - A la une

Le retour aux « sources » au c'ur des débats


Le retour aux « sources » au c'ur des débats
à chacun son histoire avec l'Algérie et sa manière de la raconter. Si les regards diffèrent, les coups de c?ur restent les mêmes, malgré toutes les considérations politiques, culturelles, religieuses... Natif d'Oran, mais profondément épris de la vieille Médina d'Alger, Yahia Belaskri, journaliste, nouvelliste et essayiste résidant en France, a tenté, mardi dernier, au cours des débats littéraires organisés dans le cadre du 8e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv) qui a pris fin hier, d'esquisser la question sensible du retour, définitif ou non, à la terre natale. Une attitude qu'il juge, non sans amertume, « problématique », notamment pour l'ancienne génération qui vécut - il en est un - l'« âge d'or » de l'Algérie indépendante, les années 60 et 70. Une génération qui se reconnaît très peu dans une Algérie d'aujourd'hui, bien plus différente. « A mes yeux, il s'agit seulement d'un retour physique. On ne retrouve pratiquement rien de ce dont on est venu chercher », regrette-t-il en rejetant, néanmoins, toute approche nostalgique de la question. L'auteur du « Bus dans la ville » se réclame de plusieurs identités, oranaise, berbère, méditerranéenne... « Le Bus dans la ville » n'est pas le seul roman où il s'est intéressé au terreau natal. En 2014, il publie une nouvelle histoire, « Le fils du jour », à travers laquelle il évoque l'Algérie des premières années de la conquête coloniale tout en jetant un doux regard sur le premier temps pos-tindépendance. Olivia Burton, agrégée des Lettres modernes en France, et Mahi Grand, plasticien et scénographe, ont présenté leur ouvrage, publié, cette année, à quatre mains. Roman graphique, soutiennent-ils, « L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique » est une bande dessinée qui traite du non moins délicat sujet qu'est la communauté des pieds-noirs. « Petite-fille de pieds-noirs, Olivia a toujours entendu parler de l'Algérie. Mais, entre nostalgie, images de cartes postales et blessures de guerre, elle trouvait cet héritage plutôt gênant. Dans les années 1990, elle demande à sa grand-mère d'écrire ses mémoires mais n'obtient d'elle qu'un sourire fatigué. Pourtant, en triant ses affaires après son décès, Olivia tombe sur un dossier qui lui est destiné. A l'intérieur, ses souvenirs d'Algérie. Dix ans plus tard, elle décide d'aller sur place pour confronter ces récits à la réalité, lit-on dans la préface de l'ouvrage. Si l'écrivaine se défend d'en faire un livre historique, son coauteur dit se poser plusieurs questions, notamment sur l'origine et l'histoire de cette communauté qui a quitté le pays au lendemain de l'indépendance. Une chose est néanmoins certaine et qui va bien au-delà des tourments de l'histoire : la narratrice, qui n'a trouvé que quelques traces éparses sur la vie de sa grand-mère, découvre une Algérie dont elle a apprécié la chaleur et l'accueil de ses habitants.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)