Algérie - Revue de Presse

Le retour au parti unique ?



Le FLN est fin prêt à se mettre au service de Bouteflika et il le dira solennellement dans quelques jours, lors de son congrès fixé définitivement les 29 et 30 janvier prochains. Au nom de la « réunification » sera prononcée la « faillite » de ceux qui se sont écartés de la « voie » du président de la République. Les « redresseurs » saisiront cette occasion pour légitimer tant leur action que leur « philosophie ». Toutes les précautions sont prises pour que, durant les travaux du congrès, les cris des partisans de Benflis soient totalement couverts par les accents triomphants des nouveaux alliés au chef de l?Etat, lequel sera sollicité pour être le président du FLN, un parti qui ne se voit plus autrement que dans l?habit d?un parti présidentiel. Ce n?est pas avec la fine bouche que Bouteflika accueillera toute cette sollicitation et l?offre de service des actuels maîtres du FLN : il a cruellement besoin d?un grand appareil politique, totalement dévoué, pour mettre en ?uvre l?« amnistie », ce grand chantier qui couvrira toute l?année 2005 et probablement les années à venir. L?expérience de l?« alliance gouvernementale » l?a déçu, n?ayant pas vu grand enthousiasme de sa part : les partis qui la composent bataillent plus pour leur bannière que pour celle du président de la République. Les péripéties de la loi de finances 2005 et les menaces brandies contre certaines réformes envisagées, notamment la révision du code de la famille, ont achevé de le convaincre sur la duplicité de cette « alliance gouvernementale ». Cette dernière est vouée à être sacrifiée - totalement ou en partie - sur l?autel de la « résurrection »du FLN programmé pour retrouver son statut de parti du Pouvoir et au pouvoir. Une revanche sur l?histoire pour l?ex-parti unique malmené depuis 1989 par le multipartisme qui, s?il s?est naturellement imposé à la société algérienne, n?a jamais été digéré, voire admis par tout un pan de la nomenklatura organique de la formation pour qui l?alternance au pouvoir ne pouvait être que synonyme d?hérésie dans une Algérie, à ses yeux, peu préparée au pluripartisme. S?il sera utile pour Bouteflika, un retour du FLN comme parti dominant et conquérant ne sera pas nécessairement bon pour l?Algérie : ce n?est pas uniquement l?opposition qui le pense, mais la société civile et les partenaires extérieurs attentifs à l?évolution démocratique du pays. Celle-ci pâtirait autant d?une concentration excessive des pouvoirs aux mains d?un seul homme que d?une exclusion ou d?une marginalisation des diverses formes d?expression politique.



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