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Le Réseau Wassila demande la libération de Saïd Chetouane



L'association estime que "ce mineur de 15 ans n'a commis aucun acte répréhensible qui fasse de lui un délinquant et qui peut justifier qu'il ait été retiré à sa famille".Le placement du mineur Saïd Chetouane (15 ans) dans un centre de protection de l'enfance à Bordj Bou-Arréridj continue de susciter colère et inquiétude dans le milieu de défense des droits de l'Homme, dont la dernière réaction émane du Réseau Wassila/Avife, qui a adressé une lettre à la déléguée à l'organe de protection de l'enfance, dans laquelle l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes et enfants elle lui demande d'intervenir pour sauver la vie de cet enfant, en grève de la faim depuis plusieurs jours.
"Nous vous demandons, du fait de votre mission à la tête de l'organe de protection de l'enfance, de bien vouloir intervenir dans ce dossier afin de protéger cet enfant et surtout de le rendre à sa mère", a écrit le Réseau Wassila/Avife, estimant que "ce mineur de 15 ans n'a commis aucun acte répréhensible qui fasse de lui un délinquant et qui peut justifier qu'il ait été retiré à sa famille".
Arrêté le 26 avril dernier par des policiers en civil, M. Chetouane a été placé le même jour dans un centre de protection de l'enfance par la juge des mineurs près le tribunal Sidi M'hamed d'Alger.
Il avait été arrêté une première fois le 3 avril, lors de la marche du samedi à Alger. À sa sortie du commissariat à 23h, il a affirmé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux avoir été victimes d'"attouchements sexuels", ce que les autorités ont rejeté catégoriquement, alors que cet adolescent a maintenu sa version des faits et continuait à manifester au sein des marches de la révolution populaire du vendredi et du mardi jusqu'à son arrestation à proximité du tribunal d'Alger, où il se rendait à un sit-in de soutien aux détenus politiques et d'opinion.
"Sur la base de réquisitoire de parquet, de modifier les mesures prises à son égard, il a été ordonné le placement de l'intéressé dans un centre spécialisé pour la protection les enfants", avait affirmé le parquet. Mais le Réseau Wassila/Avife pense que "cet enfant doit d'abord être pris en charge pour résorber son traumatisme, quand on sait toutes les conséquences physiques et mentales sur son avenir", dénonçant le fait que "la seule solution trouvée a été de le séparer de son milieu en le plaçant dans un centre à des centaines de kilomètres".
Et d'alerter que le jeune mineur "est actuellement dans un état grave, hospitalisé et isolé des siens. Cet enfant a plus que jamais besoin de sa mère" qui aurait été licenciée de son travail de femme de ménage pour son implication active avec son fils dans la révolution populaire du 22 Février 2019.
Il y a quatre jours, des Algériens se sont rassemblés devant le siège de l'Unicef, organisme onusien de protection de la femme et de l'enfance, sis à Paris, où une délégation a été reçue pendant deux heures.
Une lettre a été remise à la directrice générale de cette institution, lui expliquant dans le détail ce dossier. Selon les membres de cette délégation, la responsable de l'Unicef à Paris leur a affirmé qu'elle suit ce dossier de plus près.

Lyès MENACER



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