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le ramadhan à Menaâ (Batna)


le ramadhan à Menaâ (Batna)
Le mois sacré de Ramadhan offre, chaque année, l'occasion aux habitants de la ville de Menaâ et des localités montagneuses qui l'entourent de se retremper dans tout un florilège de coutumes ancestrales représentant un héritage profondément ancré dans la mémoire collective.Il est de tradition dans cette région des Aurès de procéder, dès le premier jour de jeûne, à la «Nefka» (ou «Dbiha»), un abattage collectif de bovins qui seront ensuite équitablement partagés entre nécessiteux, mettant en évidence un acte communautaire séculaire de solidarité et d'entraide en ce mois de piété.Autre particularité, c'est à Menaâ que le pain à la graisse d'ovin, appelé ici «Aghroum N'dounte» trouve naturellement sa place lors du f'tour pour accompagner l'incontournable chorba frik dont on se délecte après avoir d'abord rompu le jeûne par quelques gorgées de l'eau d'une source, celle de Tharga qui jaillit dans les alentours. Une eau à laquelle on prête certaines vertus, réelles ou supposées, à savoir celles d'ouvrir l'appétit et de faciliter la digestion.Il n'est pas rare de voir des familles de Menaâ s'inviter à une «seconde mi-temps» de victuailles et de gourmandises après la prière des Tarawih.Le plat le plus prisé à ce moment de la veillée est le «Th'ridh», un plat typique de cette région consistant en des sortes de crêpes très fines que l'on déchiquette avant de les arroser avec un bouillon épicé à base de poulet de ferme, agrémenté de pois-chiches, de fèves et de fruits séchés.Ce qui prédomine aussi dans les veillées du mois sacré à Menaâ, c'est l'omniprésence de l'animation nocturne, à l'intérieur des foyers comme dans les rues de la ville et ses places publiques, ce qui ne manque jamais de créer une ambiance conviviale et très chaleureuse.JEUX ET JOUTES ORALES DURANT LES SOIREESSi les parties de dominos ou de «Rounda» accaparent la gent masculine dans les cafés, les familles choisissent de se réunir aux côtés des plus âgés pour écouter d'anciens contes et légendes, pour jouer ensuite à la Boukala locale appelée «Imaârak» qui se déroule généralement au moyen de questions réponses, ou bien autour d'une «Toumlihat» (la bague), sur fond de joutes orales entre deux équipes en compétition. Au moment où les femmes préparent le S'hour, qui se compose généralement de «Mesfouf» (couscous très fin) arrosé de miel et de beurre frais, accompagné de l'ben (lait fermenté), les hommes prennent plaisir à fixer l'heure de l'Imsak en observant les constellations des étoiles. Le mois sacré marque aussi la «réconciliation» des Menaâouis avec l'habit traditionnel. Hommes et femmes, tous âges confondus, «scintillent» dans leurs tenues du terroir qui mettent en valeur le talent et le savoir-faire des artisans et des couturiers de cette ville. APS




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