Algérie - Revue de Presse

Le ralentissement sans conséquence sur la panne



L'Algériesera-t-elle touchée par le 11 septembre boursier et le crash de la finance mondiale? Les spécialistes locaux se divisent en deux équipes d'astrologues, avec, entreles deux, le peuple qui n'a pas compris encore grand-chose. Pour les plusoptimistes, entre le gouvernement et ses réseaux de spécialistestranquillisants, l'Algérie a tiré profit de la bizarrerie de son économie, indexéeau pétrole mais déconnectée du réel. Grosso modo, on répète un peu partout quele monde peut s'écrouler, il ne nous touche pas parce que notre argent a étémisé sur les bons du Trésor américain qui restent une garantie par défaut.

Cen'est pas du génie mais l'accident permet de conclure à de l'ingéniositéinvolontaire. C'est comme pour la privatisation du CPA: l'Algérie avait dit nonpour des raisons internes, dites louches, mais l'effondrement des banquesinternationales donna au pays raison, rétrospectivement. Aujourd'hui, avec desbanques staliniennes et du pétrole liquide, le pays est sauf, se porte mieuxque New York et survivra à l'extinction de l'Occidentau profit de l'empire chinois qui envoya un cosmonaute dans l'espace au momentmême où Wall Street setirait une balle dans la tête comme en 1930. Cette théorie du tranquillisantest aujourd'hui à la mode chez les ministres, les médias publics et ailleurs.

Pourles pessimistes cependant, le crash est réel et l'Algérie va crever de faim enmangeant le papier des billets de banque de la dévaluation mondiale. Selon lathéorie des dominos, le pays va vendre du pétrole au prix de l'eau de robinetet la récession mondiale va faire augmenter les prix des produits que l'Algériene produit pas. A savoir ce que l'on mange, ce que l'on boit, ce que l'on porteet ce que l'on regarde. L'Algérie ne produisant que des Algériens, du gaz et del'air par le canal de l'ENTV. A la fin, entre la Chine et WallStreet, le pays va payer avec du riz, de la semouleet du lait, en moins. Grosso modo, on dit que quelle que soit la manière, lecrash mondial va avoir sa facture chez nous, pas par le biais de la chute desindices mais par les étalages des fruits et légumes. Dire aujourd'hui que larécession ne nous touche pas, c'est affirmer pouvoir sortir avec des vêtementssecs après un déluge collectif. Cela ne tient pas.

Enfinde compte pour qui penche la balance ? Pour la raison. Le monde est peuplé etnous ne sommes pas seuls: l'indépendance de 1962 ne signifie pas l'indépendanceen 2008. La globalisation est plus dure à chasser de chez soi que les soldatsfrançais et cela s'obtient par le travail pas par les maquis. A la fin, nousserons touchés. Au ventre. La seule certitude, il ne faut pas être un géniepour le conclure, est que le ralentissement de l'économie mondiale n'a, automatiquement,aucune conséquence sur une économie presque en panne. C'est logique. Cela va desoi.


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