Algérie

Le projet Alger Médina compromis '


Le projet Alger Médina compromis '
L'emprunt obligataire lancé par le groupe Daewoo Algérie hôtellerie, loisirs et immobilier (Dahli) avait permis de lever 2,36 milliards de dinars, selon un communiqué de la société de gestion de la Bourse d'Alger, rendu public à l'issue de la première séance de négociations qui s'est tenue hier. Le groupe n'a pas obtenu les 8,3 milliards de dinars qu'il espérait récolter en lançant un emprunt obligataire grand public pour financer son projet Alger Médina, comprenant un port de plaisance, deux hôtels-appartements ainsi qu'un parc aquatique. Dahli a placé 236 014 obligations assorties d'un taux d'intérêt progressif qui va de 4% pour la première année jusqu'à 6,75% la dernière année. La Bourse d'Alger note que l'admission de l'obligation Dahli au niveau de la cote officielle porte le nombre de titres de créances des sociétés cotées à cinq et leur encours à plus de 84 milliards de dinars. Avant même l'expiration du délai de souscription à l'emprunt obligataire lancé par le groupe Daewoo Algérie hôtellerie, loisirs et immobilier (Dahli), de nombreux observateurs évoquaient déjà son échec cuisant. Le groupe avait, pourtant, obtenu le feu vert de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) pour proroger le délai de souscription de deux semaines.Dahli avait mis tous les atouts de son côté en présentant des garanties et pas des moindres. Il s'agit, en effet, de l'hypothèque sur l'hôtel Hilton et la tour Algeria Business Center, dont la valeur globale dépasserait les 23 milliards de dinars, selon la notice d'information fournie par le groupe Dahli à la Cosob qui l'a publiée sur son site web. Les deux infrastructures couvriraient 176% du montant maximal de l'emprunt. Cela ne semble pas avoir convaincu les institutions financières. Ces dernières ont eu maille à partir avec le groupe Dahli qui avait déjà contracté des crédits bancaires entre 2000 et 2006 auprès de deux banques locales, totalisant plus de 4 milliards de dinars aux taux de 5% et 6% et d'une durée de 7,10 ou 20 ans, auxquels s'ajoutent 4,4 milliards de dinars dont il a bénéficié en décembre 2005. Le groupe hôtelier a remboursé plus de la moitié de ces prêts. Ces dettes ont probablement joué en sa défaveur.Dans la même notice d'information, on apprend que le groupe est en litige avec la société chinoise qui a réalisé la tour ABC au sujet de factures impayées. « Le groupe Dahli a introduit des réserves sur des malfaçons dans la réalisation de la tour ABC sur la base du rapport d'évaluation des travaux établi par Veritas, un cabinet d'expertise spécialisé, adressé à la société chinoise. Celle-ci a reconnu les malfaçons constatées, mais n'a toujours pas donné suite aux réserves contenues dans le rapport d'expertise. La SPA Dahli a ainsi retenu des factures qu'elle n'a pas payées et qu'elle est prête à honorer dès le règlement du litige », peut-on lire sur la notice d'information.Il y a lieu de s'interroger cependant s'il s'agit de l'échec du groupe Dahli uniquement ou celui du marché obligataire algérien en général, qui manquerait de maturité car, comme le souligne la Bourse d'Alger, « c'est la première fois dans l'histoire du marché financier national qu'un opérateur privé à eu à recourir à une émission d'obligations destinées à la souscription du grand public, composé principalement de particuliers et d'entreprises ». Et pour une première, on ne peut pas dire qu'elle se soit soldée par une réussite. C'est sans doute pour éviter un tel scénario que d'autres entreprises privées ont préféré émettre des emprunts obligataires institutionnels.
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