Algérie - Revue de Presse


A l?heure des mutations profondes du pays, le secteur privé national ne peut plus continuer indéfiniment à être cet enfant gâté d?un système économique dont la quintessence même est de lui donner pourtant un rôle majeur dans la création des richesses. Notre économie ne peut - et ne doit d?ailleurs - se permettre d?évoluer au rythme précapitaliste de nombre d?entreprises privées qui sont de plus en plus demandeuses d?avantages à l?Etat et cependant de moins en moins prêtes à répondre de leur devoir quant aux questions de droit de travail, de fiscalité et d?autres encore. Ce n?est pas faire le procès du privé que de vouloir mettre le doigt sur des plaies béantes de notre système économique arc-bouté sur l?apport escompté d?un secteur qui, pendant qu?il cherche à multiplier naturellement le profit, ne s?acquitte que peu ou prou de ses obligations par rapport à la législation du travail, au fisc et à l?investissement productif. Car c?est aussi et surtout la responsabilité de l?Etat qui, en enfilant de nouvelles missions conformément à son nouveau régime libéral, doit veiller, en contrepartie de son désengagement de la sphère économique, à faire observer le respect de la loi, notamment en ce qui concerne les droits des employés comme étant cet exemple susceptible de renvoyer l?image à l?opinion publique. Est-il utile de rappeler à ce sujet que la tripartite d?octobre 2003 a mis à nu la réalité du privé algérien : une moyenne de trois travailleurs par entreprise est déclarée. Un chiffre hors de l?entendement. Quant à la topologie de ce même secteur, il convient de noter que la plupart des entreprises opèrent dans le secteur de l?importation. La sphère de production étant son parent faible, le privé compte entre 400 et 500 exportateurs contre 40 000 ou 14 000 (dernier chiffre indiqué par Boukrouh) importateurs. Ainsi, la bipartite patronat-gouvernement qui se tient aujourd?hui devra décider de la solution idoine à la multitude de problèmes qui mettent à mal notre économie, donc la société. L?Etat se doit, pour sa part, de réussir le pari de la réforme économique, notamment la mise en place d?un climat des affaires favorable, s?il ne veut pas livrer le peu de producteurs nationaux pieds et poings liés aux ogres de la mondialisation.



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