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Le printemps n'en sera que plus beau


Le printemps n'en sera que plus beau
Il y a trente-quatre ans, jour pour jour, l'Algérie vécut son printemps. Communément connu sous le vocable de printemps berbère ou amazigh, ce sursaut populaire pour revendiquer un pan essentiel de l'identité nationale, s'est soldé, quelques années plus tard, par une série d'évènements qui avaient balisé la voie à l'ouverture démocratique. Tout commença par l'interdiction, le 10 mars 1980, d'une conférence que devait tenir l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri, à l'université de Tizi Ouzou, qui aujourd'hui porte son nom. Une « étincelle » qui débouchera le 20 avril 1980 sur des manifestations populaires à travers toute la Kabylie. 20 avril 1980-20 avril 2014, plus de trois décennies de lutte pour la reconnaissance de tamazight comme langue nationale. Ce qui fut fait, puisque tamazight sera, à l'issue d'une réunion des deux chambres du Parlement, sous l'égide du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, consacrée langue nationale et inscrite sur la Constitution le 10 avril 2002. Désormais, la question identitaire qui était réduite à la clandestinité, est devenue objet de débat au sein même des institutions de la République. Ce qui n'aurait pas été possible sans les sacrifices consentis par des générations de militants. La création d'un Haut-Commissariat à l'amazighité par décret présidentiel, le 27 mai 1995, suite à ce qui était appelé la « grève du cartable » fut un pas de géant dans la reconnaissance de la dimension amazigh. Ainsi, après avoir été longtemps confinée dans son caractère « dialectal », tamazight retrouve son statut de langue nationale. Un acquis qui, cependant, continue de faire l'objet de polémique, concernant notamment le caractère facultatif de l'enseignement de cette langue, au point où tamazight n'est enseignée que dans quelques wilayas, alors qu'elle était censée l'être sur tout le territoire national. Pour ce qui est de la revendication d'institutionnalisation de tamazight, des divergences persistent, entre ceux qui veulent laisser « mûrir » la réflexion sur le mode de transcription (tifinagh, arabe et latin) et ceux qui considèrent que tamazight pourrait être au moins utilisée dans les institutions comme le secteur de la justice. A noter que lors de la dernière élection présidentielle, les candidats n'ont pas manqué, dans leurs discours de campagne, d'aborder la dimension amazigh de la société algérienne. Certains avaient promis de la promouvoir au rang de langue officielle. Un long parcours dans la reconnaissance de tamazight, qui a le mérite de s'opérer dans un cadre pacifique. C'est justement pour que nul n'oublie, que le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) convie, aujourd'hui, à la Faculté centrale d'Alger, d'anciens élèves et collaborateurs de « Dda L'Mulud » pour commémorer l'anniversaire du printemps berbère. Selon Assad Si El Hachemi, secrétaire général du HCA, cette commémoration, « symbolique », sera rehaussée par la présence de Moulay Seddik Slimane, le guide qui avait accompagné à la même époque Mammeri lors de ses travaux sur le chant poétique et religieux d'expression amazigh de l'ahellil du Gourara (Sud-Ouest algérien).


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