Algérie

Le président du MSP revient sur ses «déclarations fracassantes» faisant état de corruption de hautes personnalités




Soltani fait volte-face Le président du MSP, Aboudjerra Soltani, veut faire oublier d’un seul coup ses déclarations sur des prétendus dossiers de corruption qu’il prétend détenir, impliquant des hauts fonctionnaires de l’Etat. Hier, il a fait une volte-face extraordinaire en déclarant à la presse qui l’interrogeait sur «ses fameux dossiers», à l’occasion du quatrième colloque national des cadres d’information de son parti, organisé au théâtre de verdure d’Alger, que «la lutte contre la corruption est l’apanage des institutions de l’Etat spécialisées» et que son rôle est «de la dénoncer, comme c’est aussi le rôle de la société civile». Le ministre du gouvernement de Belkhadem, qui veut mettre fin à la controverse qu’ont suscitée ses déclarations d’il y a quelques jours, paraissait même mal à l’aise, voire irrité devant les insistances des journalises, à qui il a répondu qu’ils n’avaient pas à lui poser cette question! Soltani paraît ainsi ne plus vouloir «s’impliquer davantage» car, pour lui, «la lutte doit être politique et non judiciaire ou juridique», estimant que cela n’est pas son rôle. C’est en ce sens, explique-t-il, que les noms des personnes «impliquées» n’ont pas été donnés. «Nous, nous dénonçons, et c’est à l’Etat de faire son travail», a-t-il lancé. Il a rappelé à cet effet que sa formation «fait partie du gouvernement, mais elle n’est pas le gouvernement» et qu’il n’a nullement l’intention de faire de cette question un sujet électoraliste «comme certains l’ont laissé entendre». «Nous voulons seulement sensibiliser tout le mode sur la question», a-t-il dit. Pour lui, la question consiste en une lutte politique contre la corruption et «combattre cette épidémie est un devoir moral, national, légitime et religieux». «Nous le dénonçons par la parole, quant à l’Etat, il use de la main de fer», a-t-il déclaré en ajoutant: «Je ne suis pas un détective privé.» Dans les milieux de la presse, l’on s’interroge déjà si le président du mouvement pour la société et la paix «n’a pas subi des pressions pour laisser tomber ses dossiers, s’il en a en sa possession». Sinon, comment interpréter ce retournement de situation chez un homme qui prétend «détenir des vérités, des dossiers de corruption impliquant de hauts fonctionnaires de l’Etat»? Des déclarations qui n’ont pas laissé indifférentes la classe politique et l’opinion publique. Certains ont même appelé la justice à demander à voir les dossiers de Soltani. Au sein même du MSP, certains échos font état de tentative de pousser le conseil consultatif à tenir une réunion extraordinaire pour interroger son président sur les dossiers qu’il prétend détenir. «En tout cas, c’est une question qui sera étudiée tôt ou tard, à savoir lors d’une réunion extraordinaire ou de la prochaine réunion du conseil consultatif prévue en février prochain», a déclaré un responsable du parti. Une chose est sûre aujourd’hui: même si le président du MSP prétend qu’il y a là un malentendu, ses affirmations nuisent considérablement à la crédibilité de l’Etat, à ses institutions et à ses hommes...

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