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Le président de l'APN harcelé par les députés FLN : «Démissionnez de votre poste»



Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) est en mauvaise posture. La machine de sa destitution est mise en marche. Ejecté de la direction du FLN, Mouad Bouchareb est sommé aujourd'hui, par ses pairs, de présenter sa démission de la présidence de la première Chambre du Parlement. Hier, il a été acculé dans l'enceinte de l'hémicycle Zighout Youcef par les députés de son parti.Les deux parties ont failli en venir aux mains, n'était l'intervention du service protocolaire. Les députés ont tenté d'envahir son bureau pour l'empêcher de tenir une réunion avec les membres du bureau de l'Assemblée composé d'élus du RND, FLN et des indépendants. Ce qui a créé une confusion et des altercations. «On voulait dialoguer avec lui, il nous a fermé la porte au nez. On était obligés alors d'entrer par la force», expliquent les députés qui ont clairement fait comprendre à Bouchareb qu'il était indésirable et qu'il devait remettre son tablier. «Le peuple te demande de dégager. Nous te demandons de démissionner de ton poste de façon civilisée. Nous ne lâcherons pas prise, mais nous ne recourrons jamais aux cadenas, une pratique honteuse qui a terni l'image de notre institution», a lancé Khaled Bouriah, député de Tiaret et président du groupe parlementaire FLN à l'APN, à l'adresse de Mouad Bouchareb, l'homme qui a accédé au perchoir de l'hémicycle Zighout Youcef à 47 ans grâce à un coup de force inédit.
Aujourd'hui, c'est l'histoire qui se répète. Mais cette fois-ci, le FLN se cache derrière le peuple pour justifier son action. «Le FLN s'aligne avec le hirak, et notre action s'inscrit dans ce sillage. Bouchareb est vomi par les Algériens qui exigent son départ. Sa démission serait une position historique en sa faveur», affirme Bouriah, rappelant que c'est le FLN qui avait présenté la candidature de Bouchareb à la présidence de l'Assemblée, mais «les données ont changé aujourd'hui suite aux manifestations populaires qui revendiquent le changement, donc il doit partir», dit-il.
Bouchareb dément et se défend d'avoir été porté au perchoir par le FLN. «Calmez-vous et arrêtez votre agitation. Vous savez très bien qui m'a désigné à ce poste, ce n'est pas vous qui m'avez plébiscité. Je ne démissionne pas», s'entête Bouchareb qui attend, dit-il, comme son prédécesseur, un coup de fil d'en haut ! Selon certaines indiscrétions, ses opposants envisagent de changer les serrures du bureau de son bureau pour le pousser à partir. Chose que dément le président du groupe parlementaire. Ce dernier, rappelons-le, a décidé, étant donné l'entêtement du président de l'APN, de suspendre toutes les activités de ses structures au niveau de l'APN, jusqu'à sa démission. La fronde contre Bouchareb a débuté depuis l'élection de Mohamed Djemai à la tête du parti.
D'ailleurs, l'offensive des députés intervient après la réunion de jeudi présidée par le secrétaire général du FLN. Djemai lui a adressé un appel dans lequel il lui demande de «faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et de l'Etat sur tout autre intérêt personnel, et de s'engager avec courage à mettre en ?uvre les revendications du peuple algérien, qui demande le changement du président de l'APN et le reste des symboles du régime». Mieux, Djemai exhorte «les responsables auxquels le peuple demande leur changement à se conformer immédiatement à ces revendications», soulignant que «l'époque de tenir le bâton par le milieu est révolue et il n'y a pas de place pour les forces anticonstitutionnelles» ! Par ailleurs, la question qui se pose est qui succédera à Bouchareb ' Mohamed Djemai, qui man?uvre dans ce sens, ou Saïd Bouhadja, qui se réclame toujours président légitime de l'APN et s'apprête, nous dit-on, à récupérer ce poste '
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