Le président corrige sa copie

Curieuse correction que celle qui a été faite par l'APS (Algérie Presse Service) en reformulant un passage de la lettre du Président de la République lue par un de ses conseillers à Ghardaïa, à l'occasion de la journée du 19 Mars. Il est question de presse et dans la première version balancée jeudi, il était écrit «Je constate que des pseudos hommes politiques, soutenus par une presse qui n'a aucun souci de son éthique professionnelle, s'évertuent matin et soir, à effrayer…». Dans la seconde version mise en ligne hier vendredi par la même agence officielle, il est écrit sous forme de correctif: «Je constate que des pseudos hommes politiques s'évertuent, matin et soir, à effrayer et démoraliser…». La pique du Président Bouteflika contre la presse a disparu et c'est sur ce boulet de canon présidentiel contre les médias algériens que l'opposant Ali Benflis a bâti l'essentiel de sa réplique hier.Précipitation et emballement ' Pas sûr. Toujours est-il que cette importante correction ne doit rien à l'improvisation et qu'il ne s'agit pas d'un correctif sur une mauvaise traduction en français d'une lettre rédigée en langue arabe. Elle dénote au contraire toute l'importance man?uvrière qu'accordent les politiques aux médias algériens.On sait que Bouteflika ne porte pas certains journaux dans son c?ur et sa plus grande erreur a été de ne pas s'accommoder de leur présence en tournant le dos à des faiseurs d'opinion, quoi qu'il en pense et qu'au demeurant, cette même presse, forte par son audience avérée, avait un rôle important à assumer.Le Président Bouteflika n'est pas le seul en cause. Tous les dirigeants qui se sont succédé depuis l'indépendance ont toujours affiché une persistante allergie pour une franche et saine politique de communication.