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Le Premier ministre sahraoui à propos de la tournée de l'envoyé spécial du SG de l'ONU



Le Premier ministre sahraoui à propos de la tournée de l'envoyé spécial du SG de l'ONU
­­­« Il est temps que la communauté internationale, l'Onu et le Conseil de sécurité prennent leurs responsabilités et appliquent les résolutions onusiennes en faveur de l'indépendance du peuple sahraoui ». C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, à la presse, ajoutant qu'il est temps, après plusieurs années d'attente dans des négociations qui tournent en rond, que le problème sahraoui « dépasse le statu quo et sorte de l'impasse dans lequel le Maroc veut l'enliser ». M Taleb, qui dit attendre des « mesures dissuasives » de la communauté internationale contre le Maroc pour le contraindre à appliquer le principe d'autodétermination, a évoqué 2015 en ce qu'elle constitue une « année importante » dans le conflit sahraoui. Il a aussi abordé la tournée dans la région de l'envoyé spécial du SG de l'Onu, Christopher Ross. Celui-ci est « porteur d'engagements décisifs pour accélérer l'application des résolutions que l'Onu a souscrites », a-t-il affirmé. M. Ross est un ardent défenseur de cette nouvelle option et « c'est pour cela que le Maroc a essayé d'entraver sa mission et celle de la Minurso en s'opposant à sa désignation », explique-t-il. L'envoyé spécial de l'Onu devra rendre compte, en avril prochain, dans son prochain rapport, de sa dernière mission, et évoquer « tout le processus de négociations engagé depuis 2007 à ce jour » entre le Front Polisario et le Maroc. Et au cas où le statut quo persisterait, en raison des obstructions du Maroc, c'est tous les mécanismes des négociations qui seront revus », selon M. Taleb Omar. D'où le désarroi de Rabat qui a essayé - à défaut de pouvoir dicter ses conditions - de torpiller le processus et faire pression sur l'Onu pour dessaisir M. Ross de cette mission. Le Premier ministre sahraoui a, à ce titre, exprimé toute sa satisfaction du fait que l'Onu n'ait pas cédé à ce chantage appelant la France, qui entrave la mise en ?uvre du principe du référendum pour l'autodétermination au Sahara occidental, à « revoir ses positions ». « On ne comprend pas », dit-il, « comment la France, qui est aujourd'hui sur tous les fronts (la Syrie, le Sahel), puisse tourner ainsi le dos au droit international et entraver le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. » Abdelkader Taleb Omar a, également, appelé l'Espagne, en tant que « partie administrante du territoire et qui est aussi maintenant membre du Conseil de sécurité », à « faire face à ses responsabilités ». Sur les options que le Polisario est amené à prendre au cas où la situation perdurerait (un couvre-feu pour perpétuer le fait accompli du Maroc), le responsable de la RASD semble optimiste d'autant que la cause sahraouie gagne de plus en plus d'élans de solidarité de par le monde. Il citera la récente création d'un groupe élargi à 119 membres au sein du Parlement européen en faveur de la cause sahraouie et qui va beaucoup « peser, influencer et faire évoluer la position de l'Union européenne dans le règlement du conflit sahraoui », estime-t-il.La mission de Ross : une évaluation complète du processus des négociationsCes députés européens seront, d'ailleurs, prochainement, invités à visiter les camps de réfugiés sahraouis pour « voir de près la situation que vit notre peuple », a affirmé M. Omar Taleb. En tous les cas, pour les Sahraouis, les relations avec l'Onu sont « au beau fixe », contrairement au Maroc et « nous ne ferons rien qui puisse les entraver », a-t-il soutenu, souhaitant encore un rôle « plus actif » de l'instance onusienne dans la mise en ?uvre du principe d'autodétermination. Le responsable sahraoui a, enfin, énuméré quelques actions qui pourraient tendre à créer un climat d'apaisement dans ce processus, à l'instar du respect des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires occupés, la cessation du pillage des ressources, l'annulation des rencontres dans les territoires occupés, similaires à celle du Forum de Crans Montana... Si les Sahraouis ont tenu, lors de la célébration du 39e anniversaire de la création de la RASD (le 27 février 1976), à programmer certaines activités sportives qui sont « une forme de lutte pacifique », ce n'est point le fait du hasard. Celles-ci constituent aussi un message fort en direction de la communauté internationale. Elles permettent ainsi aux délégués étrangers « de visiter les camps sahraouis et de constater d'eux-mêmes qu'ils sont loin d'être fermés et en proie à la violence comme le soutient la propagande marocaine », explique le Premier ministre. Celle-ci essaie, vainement, aussi , dans ses dénigrements, de « nous accuser de soutenir le terrorisme et de s'adonner au trafic de drogue » alors que tout le monde sait que « le royaume du Maroc en est le principal pourvoyeur », a ajouté M. Omar Taleb.


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