Algérie - A la une

Le Pr Bouzid propose des solutions au conflit



La répression que subissent depuis des mois les médecins résidents préoccupe au plus haut point et indigne leurs aînés, à l'instar du professeur Kamel Bouzid, chef du service oncologie du Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), qui se dit "scandalisé" par cette situation insoutenable et inédite à travers le monde. "Violenter et embarquer, au quotidien, des médecins qui ne réclament pas plus que leurs droits les plus légitimes, c'est honteux et scandaleux !", s'offusque ce professeur hospitalo-universitaire qui s'est confié hier à Liberté pour apporter son soutien aux résidents. "C'est une honte pour le pays dont l'image est déjà suffisamment ternie", regrette encore le professeur, selon lequel la satisfaction des revendications des médecins résidents n'est pourtant pas impossible. Ces revendications concernent, notamment, l'abrogation du caractère obligatoire du service civil, la présence de plateaux techniques dans les structures hospitalières des régions reculées du pays, ainsi que l'exemption des médecins résidents âgés de 30 ans et plus du Service national, à l'instar du reste des jeunes Algériens. Il suffit, dans un premier temps, préconise le professeur, que le président de la République prenne la mesure de faire respecter par le ministère de la Défense nationale sa décision d'exempter du Service national l'ensemble des jeunes âgés de 30 ans et plus, sans discrimination aucune. Le Pr Bouzid est convaincu que si cette décision venait à être prise, les médecins résidents mettraient aussitôt fin à leurmouvement.
Ensuite, dit-il, le ministère de la Santé devra, pour sa part, satisfaire, dans les plus brefs délais, les deux autres revendications, à savoir l'abrogation du caractère obligatoire du service civil et la mise en place de plateaux techniques dignes de ce nom dans l'ensemble des structures sanitaires où devront être affectés, avec leur consentement, les résidents. "Il est inconcevable de continuer à imposer à des médecins des lieux de travail contre leur gré, et sans aucun moyen leur permettant d'exercer", estime le Pr Bouzid, d'autant que le service civil ne règle guère, selon lui, le problème des déserts médicaux. Il cite, à ce titre, l'exemple du Canada où a été expérimenté pour la première fois le service civil avant d'être abrogé, car n'ayant pas réglé le problème des déserts médicaux.
Selon lui, le seul et meilleur moyen de permettre une meilleure couverture sanitaire de l'ensemble des régions du pays est de procéder au redéploiement des personnels médicaux et paramédicaux. "Ce qui impose, recommande-t-il, la prise de mesures incitatives dont l'offre de salaires décents et l'amélioration des conditions de vie dans les régions enclavées, mais aussi la dotation des structures d'équipements adéquats pour l'exercice de la médecine."
Farid Abdeladim
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