Algérie

Le poulet et l'oeuf prennent l'ascenseur




La tendance à la hausse des prix des viandes blanches et de l'oeuf, observée depuis quelques mois, pour atteindre de nos jours les 270 dinars le kilo pour le poulet de chair et 9 dinars l'oeuf, risque de s'accentuer prochainement. C'est ce qu'a laissé entendre un professionnel de l'aviculture qui a rappelé au passage que la faillite du secteur de l'aviculture a débuté durant la psychose engendrée par les risques de grippe aviaire et qui a duré plus de 6 mois à la fin 2005. Plusieurs aviculteurs, notamment les petits éleveurs, n'ont pu résister à la crise et ont mis la clef sous le paillasson, suite à une baisse vertigineuse de la consommation. Consommée, cette crise a pris une autre tournure avec l'envolée des prix des aliments de volaille et même de bétail, à savoir le maïs et le soja sur le marché international, a rappelé notre interlocuteur, une crise qu'il a qualifiée d'irréversible. Ceci s'explique par l'insuffisante offre de ces deux matières par les plus gros producteurs mondiaux, le Brésil, les Etats-Unis, l'Argentine et à un degré moindre le Canada. Ces pays, devant la hausse vertigineuse du prix du pétrole ont opté pour les biocarburants produits à base de maïs et de soja, et ce pour réduire leur facture énergétique. « Sachant que l'Algérie demeure dépendante de ces pays, il est normal qu'elle ne peut échapper à cette folie des prix causée par la fluctuation du dollar et les prix record du pétrole », devait encore dire l'aviculteur. Selon lui, la solution pour atténuer ce manque, réside dans la mise en place au niveau national d'une série de mécanismes basés sur la réduction des charges fiscales, telles que celles en vigueur dans les pays de même niveau de développement que l'Algérie, à l'instar du Maroc où les taxes douanières et la TVA ont été carrément supprimées. Cependant et allant en profondeur, la solution définitive pour dépasser cette crise des matières premières nécessite de revoir la monnaie nationale par un système de parité relativement à la monnaie de référence qu'est le dollar. Sur les causes de ce déclin, notre interlocuteur d'un secteur encore sous l'emprise de l'informel et de l'élevage traditionnel, notre interlocuteur a appuyé ses dires par une série de chiffres sur les marges bénéficiaires. Ainsi, pour l'oeuf, la plaquette de 30 unités commercialisée au gros à 192 dinars, n'engrange qu'une marge bénéficiaire de l'ordre de 6%, alors qu'elle a atteint avant la crise les 150 dinars. Idem pour le poulet de chair qui est coté à 270 dinars, un prix excessif par rapport au pouvoir d'achat du fait que cette viande était accessible aux petites bourses, mais qui n'engrange que 7% de marge bénéficiaire pour l'éleveur en plus des risques encourus.
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