« Le portrait est un message de paix et de tolérance »

Samir Bensalah, 23 ans, fraîchement diplômé des Beaux arts, en est déjà à sa 6e exposition. Très attaché à sa ville natale, Boussaâda, il a été, depuis son jeune âge, attiré par Nasredine Dinet qui a mis en valeur les couleurs de sa ville. Natif de la daïra d'Eddis, Samir cultive l'espoir de promouvoir l'art et le tourisme, deux volets qui ont besoin « d'être pris à bras-le-corps par les jeunes, surtout par les artistes ». Rencontré lors d'une exposition collective au centre culturel Mustapha- Kateb, à Alger, Samir a accepté de répondre à nos questions.Vous êtes présent à cette exposition avec seulement deux portraits au crayon noir, « Un vieux » et « Une adolescente », mais les visiteurs viennent vers vous.Comment expliquez-vous un tel engouement 'Le crayon noir a été toujours ma spécialité et mon moyen de prédilection pour dessiner et exprimer ma passion. D'ailleurs, je suis diplômé en arts graphiques. Avec le crayon, j'exprime mieux ma sensibilité et je fais ressortir les émotions que je veux transmettre. C'est un choix délibéré que j'ai toujours affectionné. Pour moi, le portrait véhicule un message de paix et de tolérance.Quel est votre message 'Je veux surtout présenter deux étapes de la vie. Le vieux avec les rides d'expression et la patine du temps, les cheveux sel et poivre ébouriffés. Le regard vague et expressif nous enseigne la vie et les différentes étapes que l'Homme doit traverser avant de quitter ce bas monde. L'adolescente, que je représente avec un tourbillon sur les yeux, n'est autre que l'expression des vicissitudes que chaque personne sur terre doit vivre ou subir avant l'âge adulte.Un message pour les jeunes et, notamment, ceux d'Eddis 'L'art est un message très fort. Il véhicule plusieurs symboles. Avec l'art on peut éduquer un peuple, vulgariser la paix et la tolérance, voyager, faire des connaissances, transmettre des valeurs, inciter les jeunes a être dans le droit chemin, à travailler, à vivre à la sueur de leur front et à la force de leurs bras etc.Des projets 'A Boussaâda, on aime l'art. D'ailleurs, dans chaque maison, il y des tableaux accrochés. Ce que je souhaite, c'est de faire de Boussaâda un pôle touristique et artistique pour attirer les touristes locaux et étrangers. Les jeunes ont besoin d'être pris en charge. Il faut une volonté politique. Je suis motivé plus que tout. Tous les ingrédients sont là. Il suffit de vouloir ou d'un signe des responsables. Les jeunes artistes sont prêts à relever le défi.