Algérie - A la une

Le port de Skikda et les instructions d'Amar Ghoul



Le procès de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, des membres de sa famille et d'anciens responsables de l'Etat s'est poursuivi ce jeudi, avec les plaidoiries de la défense.L'avocate de l'ex-secrétaire général du ministère des Transports a soutenu que son mandant a reçu des instructions d'Amar Ghoul pour accorder la concession du port de Skikda au patron de Cima Motors, Mahieddine Tahkout. Le terrain de plus de 1000 mètres carrés devait servir de plateforme d'un terminal cimentier.
Tahkout, qui avait créé une Sarl pour bénéficier de cette concession, prévoyait, selon ses déclarations en audience, de le louer, au final, à une société étrangère. Appelé à s'expliquer sur ces accusations, l'ex-ministre des Transports, Amar Ghoul a nié catégoriquement avoir donné des instructions en faveur du groupe Tahkout. "Je ne suis jamais intervenu dans un dossier, ni donné des instructions spéciales. Je n'ai rendu aucun service à Tahkout, son projet était légal", a-t-il répondu.
Me Faden Mohamed, avocat de l'ancien ministre, a pris le relais pour rappeler qu'Amar Ghoul n'a pas comparu au début l'instruction menée par le juge conseiller auprès de la Cour suprême en tant qu'accusé.
"Amar Ghoul a subi des pressions durant l'instruction pour impliquer certaines personnes. De surcroît, les expertises judiciaires n'ont pas prouvé qu'il avait cumulé des fortunes illégales à l'extérieur ou à l'intérieur du pays", plaident ses avocats. La même stratégie de défense est adoptée par le collectif de défense du wali de Skikda, au moment des faits, soutenant que la direction du port de cette wilaya et Mahieddine Tahkout ont conclu une transaction légale, annulée plus tard, suite à une correspondance du ministère qui avait arrêté tous les projets non encore lancés. "C'est cela la véritable raison de l'annulation du projet d'investissement de Tahkout au niveau du port de Skikda et non parce qu'il a été obtenu illégalement", plaide sa défense. Dès l'entame de la plaidoirie, la défense de l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, s'est opposée à la constitution du ministère de l'Industrie comme partie civile, plaidant non coupable pour les deux chefs d'accusation, à savoir abus de fonction et octroi d'indus avantages dans le cadre du dossier de l'assemblage automobile. Me Miloud Brahimi est revenu sur le parcours de plus de 40 ans de Youcef Yousfi en tant que haut cadre de l'Etat le qualifiant de "parcours exemplaire au service du pays. Mon client est victime d'un procès politique", estime-t-il.
L'avocat de l'accusé Hadjadj Omar, ex-directeur de l'industrie et des mines, a soutenu que ce dernier n'occupait pas un poste de responsabilité au moment des faits.
La défense de l'ex-wali d'Oran et ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane, a demandé également son acquittement pour les chefs d'inculpation d'abus de fonction, d'octroi d'indus avantages et de passation de marchés en violation de la réglementation, notamment avec l'Etusa, et ce dans le cadre de la location des bus de l'entreprise de Tahkout, affirmant qu'il n'y a dans le dossier aucune trace de son interférence.
De même, l'avocat de l'ex-directeur général des ?uvres universitaires, Bouklikha Farouk, a rejeté l'accusation de la conclusion de transactions douteuses, considérant que Mahieddine Tahkout a "remporté le marché parce qu'il a présenté l'offre la plus intéressante". Pour la défense de l'ancien directeur des ?uvres universitaires de la wilaya de Tipasa, les accusations portées contre lui "tombent par manque de preuves et non par fondement juridique du fait que les marchés conclus l'ont été sur la base d'appels d'offres publics et ont été passés dans le respect des procédures réglementaires."
Nissa H.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)