Le point

Etre présent pour défendre ses intérêts L’Algérie s’est extraite du champ international des suspicions et des hostilités, elle ne fait pas de l’hostilité de l’autre le milieu générateur de sa stratégie, elle n’a ni ennemi déclaré ni visées agressives, elle fonde sa politique extérieure sur la sécurité collective, le dialogue, la paix, ce qui suppose la multilatéralisation des concertations et des actions, et évoque la nécessité de fonder la coopération sur le développement, la prospérité partagée avec l’espoir que celle-ci possède un caractère transfrontalier. Comment pourrait-elle alors faire avancer ses idées, ses convictions et défendre ses propres intérêts en se plaçant en marge de tout rassemblement? Voulons-nous une Algérie ouverte ou fermée? Pouvons-nous soutenir qu’il y a des dividendes à tirer de la pratique de la stratégie de non présence?D’abord, qu’y a-t-il à perdre en y adhérant? Sommes-nous une hyperpuissance économique pour imposer exclusivement notre vision et les règles du jeu économique au monde entier? Sommes-nous une hyperpuissance militaire pour donner une finalité hégémonique à l’expression de puissance? Nous sommes dans un contexte international où les économies peuvent se construire ensemble, où la sécurité et la paix s’obtiennent dans le cadre des alliances, où chaque pays peut démultiplier ses moyens en s’appuyant sur ceux des autres d’un commun accord. Si c’est la présence d’Israël qui gêne, alors il faudrait s’exclure soi-même de l’Onu car Israël y est, du processus de Barcelone, également, du dialogue méditerranéen de l’OTAN également. Peut-être serait-il plus facile de faire pression sur Israël dans le cadre de l’Union? Pourquoi faudrait-il penser seulement aux gains économiques alors que la coopération avec les démocraties des pays du Nord aura certainement un impact sur l’homogénéisation des systèmes politiques, des valeurs également, des fonctionnements des parlements? Il y a une vision multipolaire du monde et celle-ci est partagée et portée même par l’Algérie. L’occasion s’offre, donc, de sa mise en œuvre. C’est dans un cadre multilatéral, dont les interlocuteurs partagent les mêmes préoccupations, que des réponses peuvent être données aux questions qui touchent à la région.   Bachir Medjahed