Algérie - Revue de Presse


Ce qui ne devrait pas être attendu de l’UPM Il est évident que toutes les lectures à faire de l’intérêt de l’Algérie à aller à l’UPM plaident en faveur d’une adhésion. L’époque des stratégies de non présence et des dividendes à pouvoir ou espérer en tirer par la pratique de la chaise vide est bel et bien révolue. Si au moins on disposait d’une entité africaine comme réel espace géopolitique cohérent ou alors d’un monde arabe, mais on sait très bien que ce sont des fictions. L’Afrique, une entité cohérente ? Cette vision ne figure dans aucune étude stratégique sérieuse dans le monde. Ni pour le long terme, ni pour le très long terme, ni même pour l’éternité. Quant au monde arabe, il a eu tout le temps de mûrir et il ne l’a pas fait.Certes, il n’y aura pas beaucoup de compensation. Pas d’entité de l’Union africaine, pas d’entité de la Ligue arabe, mais il ne faudrait pas croire que l’UPM sera une entité sur le modèle de l’Union européenne. Le projet initial d’Union méditerranéenne du président français ne pouvait comporter les éléments de construction sur le modèle de l’UE, et certainement que ceux qui soutiendraient que cela pouvait déboucher sur un tel projet ignorent volontairement qu’aucune union véritable ne peut se faire par rapprochement de systèmes politiques pratiquement antagonistes et des valeurs vraiment incompatibles. Même l’UE, qui a commencé les rapprochements internes au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, n’est pas encore arrivée à ses objectifs, preuve étant qu’il y a parfois des rejets exprimés par référendum. Se pourrait-il que puisse exister un véritable parlement euroméditerranéen et que celui-ci serait représentatif équitablement, en toute légitimité pour l’ensemble quand la représentation populaire parlementaire a des siècles d’existence et d’exercice sur la rive nord et que sa légitimité est sans cesse remise en cause sur la rive sud, compte tenu que les élections législatives ont toujours prêté à discussion dans les pays du sud, notamment dans les pays arabes ? Déjà, avec des systèmes politiques homogènes, des valeurs en principe communes, des politiques plutôt centrées sur des enjeux de pouvoir, les mêmes comportements par rapport au champ politique, au champ médiatique, les pays maghrébins ne sont pas arrivés à avancer dans le processus de leur union, ni même arrivés à garantir la liberté de circulation de leurs populations au sein du Maghreb, encore moins à créer un marché commun. Ce sont plutôt des initiatives extérieures qui encouragent à l’Union maghrébine. Le processus de Barcelone, le groupe des «5+5», l’initiative américaine Ezeinstat, même le projet américain Pan-Sahel. Quant au monde arabe, les Américains et les Israéliens n’en veulent pas, d’où le GMO. Idem pour les expressions de Moyen et de Proche Orient, car si le monde arabe devient une entité où serait la place d’Israël ? Quelle Union entre des politiques de défense intégrées et des politiques de défense centrées sur la difficile autonomie dans un contexte mondial de régionalisation des alliances en la matière, entre des systèmes où la séparation des pouvoirs est pratiquement consommée et des systèmes où il y a séparation des fonctions mais pas des pouvoirs, entre des politiques économiques intégrées et des politiques économiques encore très imprécises et inefficaces ? Quelle Union lorsque les pays du nord se revendiquent de la laïcité et de la liberté de culte et que sur la rive sud, la laïcité n’est pas le «pain quotidien» et donc pas la bienvenue ? Quelle Union véritable reposerait sur la restriction à la liberté de circulation?   Bachir Medjahed
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