Algérie

Le poids de l’électorat maghrébin dans les prochaines présidentielles françaises


Azouz Begag prend le pouls à Alger Le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances, d’origine algérienne, a bien défendu depuis quelques jours à Alger le bilan de son département issu de la crise des banlieues à deux mois des élections présidentielles françaises. Fort ’une communauté arabo-musulmane de près de sept millions de français issus de l’émigration, Azouz Begag de parents partis de Sétif à Lyon en 1940, n’a pas manqué de défendre les enfants des banlieues et l’égalité des chances devant ses détracteurs de l’UMP, à leur tête Nicolas Sarkozy, depuis le déclenchement des événements en novembre 2005. Il est plus que jamais parti pour peser de tout son poids dans ces joutes. A l’Assemblée nationale française, en juin 2005, Azouz Begag a plaidé pour la diversité non seulement dans le football dans lequel les Bleus sont pour leur majorité des fils de l’émigration, mais aussi dans les secteurs clé de la politique et de la télévision. D’ailleurs, il y a quelques jours, c’est Rachid Arab, l’un des brillants journalistes qui a fait ses preuves dans le service public de la télévision française, qui vient d’être nommé à la prestigieuse institution «le Conseil supérieur de l’audiovisuel». Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III, Azouz Begag dira que c’est la première fois dans l’histoire d’un gouvernement qu’il y a en son sein un ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances, d’origine algérienne. La loi qui l’a vu naître en mars 2006 a enregistré, selon lui, des résultats probants. D’ores et déjà, il y aura pour les prochaines élections législatives, du mois de juin, des candidats français issus de l’émigration (algérienne, marocaine, tunisienne, africaine) qui vont faire leur entrée dans le paysage politique de l’Hexagone. Devant les attaques nombreuses qu’il a eu à subir parce qu’il est Algérien ou tout simplement arabe, Azouz Begag leur répond: «Je trouve cela scandaleux et honteux de pouvoir aller auprès de ces sept millions de Français d’origine arabo-musulmane qui voient en moi l’excellence du modèle français d’intégration. Depuis deux ans, s’est-il défendu, je me suis battu pour essayer de dire que j’avais des budgets, une administration, un pouvoir politique et surtout une légitimité au sein du gouvernement». Pour mesurer la teneur de ses propos, il a évoqué la création de l’agence nationale d’égalité des chances qui a aujourd’hui pas moins de 500 millions d’euros de budget dont il partage la tutelle politique avec le ministre de la Cohésion sociale, Jean Louis Borloo. Sur la même lancée, Azouz Begag a insisté sur la nécessité urgente d’ouverture de la politique et des secteurs économiques aux personnes issues de l’émigration qui représentent quelque 10 millions de Français. Dans ce contexte, son département a même créé des postes de «préfet à l’égalité des chances» au niveau des départements les plus touchés par la crise des banlieues. Face au parti de la majorité présidentielle et l’extrême droite, Azouz Begag, sans couleur politique, s’en défend sans complexe. «Je suis un ministre issu de la société civile qui a toute la liberté d’expression et la capacité d’initiative et de proposition pour lutter contre toutes formes de discrimination et d’exclusion dont sont victimes les enfants de l’émigration que l’on ne sollicite qu’à l’occasion des échéances électorales. Pour faire progresser au sein du gouvernement cette idée de l’égalité des chances, Azouz Begag dira avoir usé de tout son poids pour ouvrir toutes les portes des grandes écoles à ses compatriotes et amener quelque 3.000 entreprises françaises dans le cadre de la charte de la diversité à s’engager à recruter sans aucune discrimination. Malgré l’institution du fameux CV anonyme, le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances est plutôt pour qu’on montre son identité dans la recherche d’un travail où seuls la compétence, le talent et la motivation devraient être mis sur la balance.


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