Algérie - Revue de Presse

Le phénomène prend des proportions alarmantes



Réghaïa, une ville ceinturée de bidonvilles La commune de Réghaïa, qui s?étend sur une superficie avoisinant les 2700 ha, connaît paradoxalement une densité incomparable en termes de constructions illicites et de bidonvilles. Les acquis urbanistiques de la ville sont en fait en train de se perdre, laissant place à une anarchie endémique. La commune a connu à partir de 2003 une augmentation effrénée en matière d?habitations précaires. De nouveaux sites ont vu ainsi le jour, notamment à Oued Djakan, Ali Khodja, El Bey... Cette augmentation représente environ 3000 baraques qui viennent se greffer aux 10 sites de bidonvilles existants, dont les plus imposants restent incontestablement ceux du lieudit La Briqueterie sur la route de Boudouaou, qui compte 368 baraques, et le quartier dit El Karrouch avec, à lui seul, 1120 baraques. Par ailleurs, le nouveau staff municipal devra gérer également les 16 bidonvilles qui se trouvent dans les fermes (houache) de la commune. L?habitat précaire à Réghaïa accapare ainsi, selon un responsable local, une superficie d?environ 30 ha. En cinq années d?exercice, l?ancienne assemblée communale a été incapable de limiter les extensions qu?ont connues ces sites, étant donné que de 2003 à 2007, ces derniers ont accusé une forte augmentation ; ces sites représentent aujourd?hui environ 30% du nombre de baraques existantes avant 2003. La commune ne dispose cependant d?aucun moyen pour le relogement de toutes les familles qui y vivent. « Il a été procédé vers la fin du précédent mandat au recensement de tous les bidonvilles. Par contre, il est du ressort de la wilaya de reloger ces nombreuses familles et cela dans le cadre du programme du président de la République concernant l?éradication des bidonvilles dans la capitale », soutient Lazaar Bachir, le nouveau P/APC, et d?ajouter : « Nous avons, pour notre part, fait en sorte qu?il n?y ait plus de nouvelles extensions. Nous procédons par voie de conséquence à la démolition de chaque nouvelle baraque qui vient se greffer aux sites. » Il s?agit, nous explique-t-on également dans ce contexte, de l?installation de cellules dans chaque site de bidonville, composées de représentants de différents intervenants, notamment les services de sécurité, le mouvement associatif? Ces cellules ont pour principale mission entre autres de contrer la construction de toute nouvelle baraque. A ce propos, le P/APC dira : « Nous avons procédé dernièrement à la démolition de 44 baraques en une seule journée ; nous allons par ailleurs en démolir 22 autres dans les prochains jours. » Il est toutefois nécessaire de rappeler que même si de pareilles mesures sont tout à fait utiles dans le sens où elles vont limiter la propagation des bidonvilles, il n?en demeure pas moins que les citoyens qui habitent dans ces hameaux de maisons faites de tôle, datant pour certaines des années 1970, vivent dans des conditions lamentables en l?absence de toute commodité. Il n?y a ni canalisation pour l?évacuation des eaux usées ni eau potable, des branchements illicites sont réalisés pour avoir de l?électricité, en plus de la prolifération des décharges sauvages.





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