Algérie - Revue de Presse

Le phénomène inquiète Faux diplômes pour vrais emplois



Systématique dans le passé avec la prédominance du secteur public en tantque grand employeur, l'authentification des diplômes a été quelque peudélaissée.Ce manquement a donné réflexion à certains, en quête d'argent facile, deconfectionner de faux diplômes. C'est ce qui vient de se passer à Mostaganem,où les éléments de la Sûreté de wilaya ont mis la main sur un faussairerépondant aux initiales C.A., âgé de 36 ans. Ce dernier, utilisant les moyensinformatiques les plus sophistiqués, «fabriquait» des diplômes universitairespour la spécialité Génie civil et les écoulait entre 60.000 et 100.000 dinars.Les faux diplômés fournissaient le document pour l'obtention d'un certificat decapacité pour la création d'une entreprise de travaux de bâtiments et travauxpublics et soumissionner pour les grands projets lancés dans ce domaine. Leséléments de la Sûreté de wilaya ont également débusqué un faux diplômé, B.H.,âgé de 58 ans. Suite à la perquisition effectuée au domicile du mis en cause,plusieurs documents falsifiés ont été découverts tels les actes de naissance,des cartes d'identité nationale. On apprend, par ailleurs, que le faussaire aété placé sous mandat de dépôt, ce mercredi, par le procureur de la Républiqueprès le tribunal de Mostaganem.Si les quelques recruteurs publics, astreints au respect de laréglementation, authentifient régulièrement les diplômes qu'ils reçoivent despostulants à l'emploi, les privés par contre se suffisent à l'appréciation surle tas des capacités du postulant au poste demandé. Ainsi, pour les services dupersonnel des entreprises et autres organismes publics, la démarche se faitd'une manière très confidentielle, aussi bien pour les nouvelles recrues quedans le cadre de la promotion interne. Néanmoins et sans justifier cettenégation, la diminution des chances de tavail fait que les demandeurs utilisentles moyens informatiques les plus sophistiqués pour constituer le dossier derecrutement. Le scanner aidant, les «faussaires» confectionnent des copies dediplômes qu'ils vont légaliser auprès des services communaux et il estdifficile dans la majorité des cas de distinguer un faux d'un vrai document.Contacté à ce sujet, un responsable de la direction de la Formationprofessionnelle de la wilaya d'Oran affirme que leurs services habilitésreçoivent peu de demandes d'authentification, et ce, par rapport au nombre dediplômes délivrés chaque année. Cela est synonyme, d'une part, du faible tauxde recrutement des diplômés et que les rares postes offerts proviennent dusecteur privé qui attache peu d'importance à cette démarche en considérant quela qualification passe notamment par les capacités intrinsèques du candidat auposte et que le diplôme n'est en réalité qu'un document qui ne peut en aucuncas refléter la valeur réelle du demandeur du poste. Le deuxième aspect relevépar notre interlocuteur est la question des attestations délivrées par lesécoles privées de formation professionnelle. Méconnaissant la loi, le recruteurse suffit de la présentation de ce document qui ne signifie nullement que lepostulant ait terminé sa formation. Pour rappel, le diplôme est délivré par ladirection de la Formation professionnelle, alors que l'école ne délivreuniquement qu'une attestation de suivi de formation. Mais, c'est dans lesecteur de l'Enseignement supérieur que ce phénomène est le plus criard, et ce,de l'avis même du vice-recteur de l'université d'Oran qui nous affirme qu'enmoyenne, les services habilités du rectorat authentifient quelque 600 diplômespar an. Notre interlocuteur fera remarquer, toutefois, que les falsificationssont observées beaucoup plus dans les relevés de notes que dans les diplômes.Ceci concerne les étudiants algériens postulant à des études spécialisées dansles universités étrangères, notamment américaines, canadiennes et françaises.Ces dernières exigent non seulement le diplôme requis, mais aussi le relevé denotes, seule référence des prédispositions de l'étudiant pour la formationdemandée. Si pour les universités de l'hexagone, la procédure de tri etd'authentification s'effectue au niveau local, c'est-à-dire entre l'ambassadefrançaise et les organismes formateurs, les diplômes déposés par les étudiantsinstallés en Amérique du Nord sont envoyés ainsi que les relevés de notes auxinstituts pour vérifier leur authenticité. En guise de solution, tous lesétudiants désirant poursuivre leurs études dans ces pays sont tenusd'authentifier leurs diplômes et autres relevés de notes avant leur départ. Ace niveau, le vice-recteur précise que le document doit être signé par uneseule personne habilitée et communiqué aux universités et écoles supérieuresd'accueil. Cette disposition a eu les effets attendus dans la mesure où lesfaux documents se font de plus en plus rares.
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