Le petit El Anka

Hier, l'école ankaouie s'exprimait à travers les célèbres élèves du fondateur de la chanson châabi, Hadj M'hamed El-Anka, que sont, entre autres, Hssissen Saâdi, Abdelkader Chercham, Abdelkader Zaïdi, Kamel Ferdjallah... Aujourd'hui, c'est en ce jeune talent qu'est Mustapha Belahcene qu'elle incarne son essence. Un jeune garçon né loin, très loin de la Casbah fondatrice, qui n'a fréquenté ni les bancs du Conservatoire d'Alger, ni les cafés populaires de la vieille Médina, fief du genre. C'est dans l'ouest du pays, dans la ville de Relizane, où le chaâbi n'est pas une musique profondément ancrée dans la culture locale comme l'est le raï ou le bedouin, que ce jeune talent est né le 10 février 1981. Ses premiers pas artistiques, il les doit à deux personnes : son père et son oncle, tous deux musiciens évoluant dans des orchestres locaux. « Je suivais mon père dans les soirées qu'il animait ici et là à Relizane. A la maison, on écoutait plusieurs musiques, le chaâbi, la chanson arabe notamment Abdelhalim Hafedh. Si mon père a été derrière ma passion pour le chaâbi, c'est surtout avec mon oncle que j'ai appris à jouer à l'instrument, la guitare », se rappelle-t-il.Mais c'est sur le Maître des maîtres que l'enfant finit par jeter son dévolu dans l'espoir de l'incarner un jour. Après des années d'efforts et d'initiations, Mustapha acquiert toutes les qualités pour prétendre au glorieux titre de Cheikh. Maîtrise du texte, de l'instrument, le mandole, qu'il manie avec brio. Mais c'est surtout grâce à sa voix qu'il a pu gravir les durs échelons de la notoriété. Tellement identique à celle d'El Anka que le tout Alger est resté pantois lorsqu'on l'écouta pour la première fois. El Ghelizani accumule les succès et les premières places dans les festivals de la chanson chaâbie organisés à travers le pays.