Algérie - Energie

LE PDG DE STATOIL ALGERIE : La taxe sur les superprofits n'est pas algérienne



Statoil mise sur l’Algérie pour développer ses activités à l’international. Créée en 2003, la filiale algérienne du géant norvégien a déjà investi dans notre pays plus de 2,5 milliards de dollars, en grande partie dans la reprise d’actifs de BP. Aujourd’hui Statoil a un statut particulier en Algérie en étant la seule compagnie pétrolière étrangère qui investit directement dans la formation, en prenant 10% du capital de l’Institut algérien du pétrole (IAP). Statoil a été la seule compagnie étrangère qui a répondu favorablement à l’ouverture du capital de l’IAP. La compagnie norvégienne veut ainsi participer activement au développement de la formation en Algérie. Elle participe déjà à l’élaboration des programmes de l’IAP notamment pour la formation des foreurs. « Nous avons fait de même en Norvège pour développer la formation et aujourd’hui nous sommes parmi les pays qui maîtrisent la technologie dans le secteur des hydrocarbures ».

 En prenant 10% de l’IAP, Statoil réussit un double objectif: soigner son image et préparer l’avenir en Algérie et l’Afrique du Nord. La compagnie semi-publique norvégienne compte investir davantage en Algérie dans la prospection et le développement de gisements gaziers et pétroliers. Statoil a investi environ 2,5 milliards de dollars dans deux participations avec le groupe pétrolier britannique BP. « La première dans le champ gazier d’In Salah et la seconde dans le périmètre gazier de In Amenas. Nous sommes présents également à travers le périmètre de Hassi Mouina. Sur ce projet, nous sommes en phase d’exploration », explique Terje Martin Halm͘ .

 Comme toutes les compagnies étrangères basées en Algérie, Statoil attend la publication dans le Journal officiel, prévue début janvier, de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. « Nous attendons la publication des amendements et des décrets relatifs à la nouvelle loi sur les hydrocarbures mais le cadre législatif général de la loi de juillet dernier et des amendements introduits est pour nous une structure familière. La loi sur les hydrocarbures norvégienne élaborée et votée par le gouvernement travailliste au début des années 1970 ressemble dans ses contours et sa structure à la loi 05/07. Nous sommes donc confiants et coutumiers de ce cadre législatif qui concilie les intérêts de l’Etat et ceux des compagnies pétrolières mais qui en plus encourage les meilleurs opérateurs à opérer de manière plus efficiente. Notre loi est ainsi fondée sur un mode d’amortissement des investissements qui privilégie un amortissement rapide et sur une taxation élevée », estime le numéro un de Statoil Algérie.

 La décision de l’Algérie d’imposer les superprofits pétroliers lorsque le baril dépasse 30 dollars n’effraie pas la compagnie norvégienne. Au contraire. « Nous n’avons donc pas été surpris ou choqués d’apprendre la mise en place de cette nouvelle taxe. De plus, l’Etat algérien est évidemment souverain dans ses décisions dont il assume par ailleurs les conséquences et le niveau de taxation relève naturellement de ses prérogatives. D’une façon générale, l’investissement en Algérie est intéressant et nous sommes très satisfaits de notre présence dans votre pays. L’Algérie n’est pas le premier pays ayant introduit l’écrémage des superprofits. Les Etats-Unis l’ont déjà fait en 1979 et la Grande-Bretagne très récemment », affirme Terje Martin Halm͘. Voilà ce qui apporte un plus au débat actuel sur la fameuse taxe sur les superprofits qui aurait provoqué le mécontentement des compagnies américaines.

 La différence entre l’Algérie et la Norvège reste toutefois de taille dans le secteur des hydrocarbures. Le pays nordique dispose d’un fonds alimenté à partir des recettes pétrolières et réservé aux générations futures. En plus, Statoil n’est pas obligé de prendre une participation de 51% dans tous les projets de prospection, développement, transport. Le numéro un de Statoil Algérie comprend parfaitement et soutient la volonté de l’Algérie de préserver une partie de ses ressources naturelles pour les générations futures. « C’est un objectif honorable », estime Terje Martin Halm͘. 




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