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Le patron d'ENI limogé




Le patron d'ENI limogé
A quelques jours de la fin de son troisième mandat à la tête du géant pétrolier italien ENI, Paolo Scaroni est viré de son poste pour être remplacé par un autre cadre, Claudio Descalzi.Dans un communiqué rendu public dans la soirée de lundi dernier, le gouvernement italien a annoncé un remaniement à la tête de quelques grandes entreprises publiques, parmi lesquelles ENI, qui se trouve depuis une année au centre d'une enquête judiciaire pour corruption avec les dirigeants de Sonatrach. Rattrapé par ce scandale, Paolo Scaroni vient de perdre ses chances de briguer un quatrième mandat à la tête du groupe, d'autant que la justice de son pays l'a condamné, il y a quelques semaines seulement, à une peine de trois ans de prison assortie d'une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant une période de cinq ans pour avoir violé les lois en matière d'environnement lorsqu'il était à la tête de la centrale électrique de Porto Tolle (Italie).En fait, Scaroni fait partie d'une longue liste de responsables limogés à la suite de leur inculpation par le parquet de Milan pour corruption qui a concerné, il y a deux mois, les dirigeants de Saipem, la filiale d'ENI, ainsi que le financier du groupe. Ils sont tous accusés d'avoir servi des pots-de-vin à des responsables algériens pour obtenir plusieurs marchés totalisant 11 milliards d'euros auprès de Sonatrach. Se basant sur des sources judiciaires, la presse italienne avait longuement cité, en début d'année, le nom de Paolo Scaroni qui avait été entendu par le juge en tant que témoin. Il devait expliquer les circonstances de sa rencontre, en 2007 dans un hôtel parisien, avec Farid Bedjaoui, conseiller Chakib Khelil, l'ancien ministre de l'Energie, soupçonné par la justice italienne d'avoir créé une société écran domiciliée à Hong Kong pour faire transiter le montant de 197 millions d'euros qui avait servi à faciliter à l'ENI l'obtention de 11 contrats auprès de Sonatrach.Scaroni a reconnu avoir rencontré Bedjaoui, mais nié catégoriquement toute interférence dans les transactions. Tout comme il a nié, d'ailleurs, «toute trace d'illégalité» dans les affaires liant le géant pétrolier italien à Sonatrach il y a quatre mois. En effet, le 16 janvier dernier, le groupe ENI avait rendu public un communiqué dans lequel il déclare que «l'audit indépendant» engagé à sa demande «n'a décelé aucune preuve d'activités illégales de la part du groupe ni l'existence d'aucun contrat» entre ENI et les parties tierces concernées par les enquêtes, aussi bien en Algérie qu'en Italie.Pourtant, Saipem Algérie, qui dépend de sa filiale Saipem que le groupe détient à hauteur de 43%, est bel et bien poursuivie en Algérie en tant que personne morale pour des faits de corruption et son patron a curieusement été rappelé en Italie de manière inexpliquée dès que l'affaire a éclaté au grand jour. Les dirigeants d'ENI ont surpris tout le monde et suscité les plus vives critiques en affirmant non seulement que l'audit n'a rien décelé, mais aussi en défendant Saipem Algérie de toute accusation de corruption. Même s'il était prévisible, le limogeage de Scaroni porte à l'image du groupe ENI un sérieux coup.







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