Algérie - Revue de Presse


Qualifié, à juste titre, de chambre d'enregistrement, le Parlement semble vouloir assumer ce statut jusqu'au bout des ongles. Plus encore, l'Assemblée populaire nationale donne l'impression, ces derniers jours, d'être carrément plongée dans une longue hibernation. Est-ce pour ne pas parasiter la campagne ' Fort possible. Tout est fait pour faire comprendre que les débats, même de façade, ne sont pas tolérés dans ce contexte précis des élections. Depuis le 2 mars 2009, date de l'ouverture de la session de printemps des deux chambres parlementaires, aucun projet de loi ni aucune plénière n'ont été programmés.Et les traditionnelles séances consacrées aux questions orales destinées aux ministres ont disparu. Pourtant, ce ne sont pas les griefs qui manquent. Ne possédant aucun pouvoir, les députés issus de formations minoritaires dégagent toute responsabilité et accusent le pouvoir d'être à l'origine de cette situation. En parallèle, la majorité se cache derrière le travail de proximité et le contact direct avec le citoyen.« Nous sommes des députés et nous avons aussi pour tâche de faire du porte-à-porte pour recenser les doléances des citoyens afin de les exposer lors des prochains débats », s'est presque excusé un député FLN. Celui-ci croit dur comme fer qu'il est de son devoir de sensibiliser la population pour qu'elle accomplisse son droit de vote et ce, à défaut d'attendre les instructions du gouvernement ! Faut-il rappeler dans ce contexte que les bureaux des deux Chambres ont tenu une réunion au lendemain de l'ouverture de la session de printemps avec le ministre chargé du Parlement et le secrétaire général du gouvernement pour arrêter un planning de travail. Une dizaine de lois ont été alors inscrites au menu. Pour l'heure, aucun projet n'est à l'ordre du jour de l'APN et la réunion en question apparaît n'être aujourd'hui qu'une mise en scène.Pour certains observateurs, le gouvernement sortant est dans l'incapacité de proposer quoi que ce soit. Autant dire qu'au Parlement, le statu quo s'est installé durablement. Un statut qui, ceci dit, trouve une bonne explication. « Pourquoi le gouvernement qui est partant s'amuserait-il à avancer des propositions ' Bouteflika, une fois reconduit, va probablement procéder à un remaniement pour donner un nouveau souffle à son mandat et évincer les ministres qui n'ont pas su mener à terme les grands chantiers », a souligné une source parlementaire. Il faut donc attendre la fin des élections pour que le Parlement renoue avec le débat et, en tête de liste, le plan d'action du gouvernement. En attendant, les députés auront amplement le temps de profiter de leurs nouveaux salaires et de leur statut en or massif.
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