Algérie - A la une

Le pari réussi de l'Opep



Même le dernier indicateur, morose, de l'économie américaine n'a pu avoir raison du vent d'optimisme dans lequel baignent les pays producteurs et les investisseurs sur le marché du pétrole. Désormais, c'est à un niveau inespéré que les prix sont en train de s'élever sur les deux marchés principaux, Londres et New York.Si d'habitude un chiffre comme la perte d'emplois aux Etats-Unis influait négativement sur les différents marchés, de matières premières et financiers, cette fois, il est apparu que la nouvelle annonçant, durant la journée de vendredi, 140 000 emplois perdus aux Etats-Unis en décembre n'a pas eu d'effet sur le marché mondial du pétrole. Le tout dernier accord de l'Opep+ est, en effet, apparu plus fort que toute autre donne habituellement influente sur le marché. Bien que la demande de pétrole se fait encore désirer, du moins à des niveaux supérieurs qu'elle ne l'est en ce moment, les cours des deux barils de référence ont été boostés par la décision, scellée mardi, de ne pas toucher aux plafonds de production des 23 pays membres d'Opep+, ne concédant qu'une infime «largesse» à la Russie qui doit partager une augmentation de la production de 75 000 barils par jour avec le Kazakhstan, en février prochain. Les 23 membres d'Opep+ ont ainsi privilégié la prudence alors que les Russes, voyant les prix se stabiliser au-dessus de 50 dollars le baril depuis plusieurs semaines maintenant, espéraient voir les pays producteurs diminuer les coupes de production sur lesquelles tout le monde s'était entendu lors de la houleuse réunion de décembre dernier.
Vendredi, sur la lancée des précédentes séances, le pétrole a fait encore plus fort. Le baril de Brent de la mer du Nord s'est offert une hausse de 2,96% par rapport à jeudi pour afficher 55,99 dollars. Quant au baril de référence américaine, le WTI, il a progressé de 2,77% pour être cédé à 52,24 dollars. Des prix du niveau de l'avant-pandémie liés directement à l'accord Opep+ de mardi dernier, selon pratiquement l'ensemble des analystes des marchés à Londres et à New York, obligés de reconnaître que cette fois, l'effort consenti par l'Arabie Saoudite de se passer volontairement de la production d'un million de barils par jour pour soutenir les prix, a eu un impact plus que ce que produisent généralement les accords soit de l'Opep ou de l'Opep+. «En règle générale, ces décisions de l'Opep, bien que significatives, ne parviennent pas à soutenir les prix pendant plus d'un jour, en particulier compte tenu de la destruction de la demande frappante due à la pandémie et des verrouillages et restrictions. Mais l'Arabie Saoudite, désespérée des revenus de la compagnie Saudi Aramco, est allée au-delà de ce que le marché avait anticipé», explique une spécialiste d'Oil Price qui, toutefois, émet une réserve sur l'effet des campagnes de vaccination anti-Covid 19 en affirmant que «le déploiement du vaccin continue d'avoir un certain effet sur les prix du pétrole, mais le déploiement est plus lent que ce que beaucoup avaient estimé, et il est peu probable que le vaccin ait un effet significatif sur la demande de pétrole jusqu'au troisième ou quatrième trimestre de cette année».
Les bonnes nouvelles pour les pays producteurs d'hydrocarbures se sont en fait enchaînées ces derniers jours. En effet, les producteurs de gaz naturel se sont mis à se frotter les mains en raison d'une demande, et par ricochet les prix, appelée à remonter tel que cela n'était pas arrivé depuis un moment. La raison ' La vague de froid qui s'abat sur une large partie de la Chine a fait chuter la température à des niveaux jamais vu depuis 1966. La Chine claque des dents, accentuant la demande sur les réseaux électriques, et faisant monter en flèche les prix du charbon et du gaz à mesure que la demande d'électricité augmente.
Selon Bloomberg, les prix du gaz ont atteint un plus haut depuis trois ans, et malgré une frénésie des achats chinois de gaz, pour profiter des bas prix de l'année dernière notamment, la vague de froid a provoqué une crise de l'offre et, ainsi, ranime le marché du GNL.
Azedine Maktour
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