Le pari en Afrique réside actuellement dans la modernisation et la relance du développement (ministre)

Le ministre de la Communication, Mohamed Said, a affirmé, lundi à Alger, que le pari en Afrique résidait dans la modernisation, la mutation socioculturelle et la relance du développement, précisant que l'Afrique possédait les composantes essentielles du développement, à savoir des ressources naturelles et une main-d'œuvre."Il ne s'agit pas seulement en Afrique de résoudre une équation technique quant au mode de passage d'un système analogique à la numérisation mais de gagner le pari important de la modernité, de la mutation socioculturelle de nos sociétés et de la relance du développement national de nos pays", a indiqué le ministre dans une allocution lors des travaux du séminaire international de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR).
Mohamed Said a ajouté dans ce contexte que "l'accès au réseau Internet garantit une meilleure gestion des projets et de meilleures prestations en matière d'éducation, de santé, de management et de recherche".
Pour le ministre, la technologie numérique "offre de grandes opportunités d'amélioration des capacités de diffusion et d'innovation pour la radio et la télévision ainsi que pour les créateurs et les artistes que ce soit au plan de la baisse des coûts ou la présentation d'un produit de qualité outre la préservation du patrimoine culturel et linguistique et de la mémoire collective".
Le ministre a présenté un exposé sur des indicateurs intéressant le continent, soulignant que l'Afrique est "le deuxième continent après l'Asie pour ce qui est du nombre d'habitants, qui a pu, après la restauration de la paix, la sécurité et la stabilité, intégrer le mouvement de développement économique réalisant, selon le Fonds monétaire international, une moyenne de croissance économique de 5,1 % entre 2000 et 2009".
L'Afrique "possède des composantes essentielles de développement en termes de ressources naturelles, de main-d'œuvre et de taux élevé d'urbanisation et d'augmentation du nombre de jeunes", a-t-il dit, notant qu'"en dépit de tout cela le continent souffre encore du sous-développement technologique, sachant que près de 300 millions d'habitants vivent encore en dessous du seuil de la pauvreté".
Le ministre a souligné que les études modernes ont démontré que "l'augmentation de 10% du taux d'accès à l'ADSL (haut et très haut débit) ou ce qui est mondialement appelé la large bande conduira à une augmentation du PIB de l'ordre de 1,3%".
"Il n'y a pas de contradiction entre la vision économique et la vision humaniste par rapport aux avantages d'Internet", a-t-il déclaré, soulignant que "la préférence des investisseurs et utilisateurs de la communication à investir dans le développement des infrastructures de base se complète avec la conviction des acteurs civils quant à la capacité d'Internet d'apporter de bonnes solutions même si leur mise en œuvre n'est pas garantie en raison du manque de moyens qui y sont consacrés".
S'agissant de l'importance de la numérisation, Mohamed Said a affirmé que le continent africain "fait face au défi de désenclavement numérique", insistant sur "l'impératif, pour les pays en développement, de rattraper le grand retard afin de bénéficier de la révolution numérique et émanciper leurs peuples en comptant premièrement sur leurs propres ressources ensuite sur la coopération internationale, notamment au plan de la formation des compétences et la mobilisation des moyens financiers et techniques".
Le ministre a, d'autre part, affirmé que l'Algérie qui célèbre le 51e anniversaire du recouvrement de sa souveraineté et de son indépendance, "est en tête des défenseurs des causes et préoccupations de l'Afrique grâce à la volonté et aux sacrifices, rarement égalés dans l'histoire contemporaine, de ses enfants".
"L'Algérie a fait de sa coopération avec les pays frères, un axe constant de sa politique extérieur, fière de sa contribution à la libération du continent des résidus du colonialisme barbare et des formes viles de discrimination, mue par sa longue expérience militante qui lui a appris que la liberté était un tout indivisible".