Algérie - A la une

Le paradoxe du marché automobile algérien



L'industrie automobile, l'un des fleurons de l'économie française, est au plus mal, confrontés que sont les constructeurs de cette branche à la chute des ventes tant à l'international que sur le marché français lui-même. Situation qui a contraint PSA Peugeot à supprimer 8.000 emplois dans l'Hexagone. Ce qui a provoqué « un choc » pour les travailleurs de cette marque automobile et suscité l'ire du gouvernement.
Selon des experts, si l'industrie automobile française en est arrivée à cette situation, c'est bien entendu à cause en partie de la récession que traversent les économies européennes dont les pays sont les marchés principaux de l'industrie automobile tricolore. Mais ils ajoutent que cette raison n'explique à elle seule la déconfiture des constructeurs français, en faisant valoir que la récession en Europe et ailleurs n'empêche pas l'industrie automobile allemande par exemple de réaliser de bonnes performances commerciales. Pour ces experts, ce qui est également à l'origine de la crise du secteur automobile français, ce sont sa perte de compétitivité par rapport aux concurrents et la baisse de qualité du produit français. Deux handicaps qui ont fait que même les Français achètent désormais étranger.
Il n'y a qu'en Algérie où les marques automobiles françaises enregistrent de la progression dans leurs ventes. Renault et Peugeot continuent à être prisées sur le marché algérien et se sont imposées en tête des fournisseurs du marché national. De ce point de vue, les Algériens font preuve d'une confiance aux labels français qui contraste avec la désaffection qui en détourne les automobilistes de l'Hexagone et étrangers à travers le monde. La fidélité dont ils bénéficient en terme de vente de la part des Algériens dont le marché national est, soulignons-le, le plus important d'Afrique et du Maghreb, n'est nullement payée en retour par les constructeurs automobiles français, qui à l'évidence la considère comme un « acquis » définitif qui les dispense de reconsidérer leurs politiques commerciales sur ce marché.
Il faut dire que le paradoxe algérien s'entretient par la « fascination » qu'exercent les produits français sur les consommateurs nationaux et qu'entretiennent des publicités louangeuses dont pourtant se détournent ceux de l'Hexagone qui vérifient que sur les plans qualité, performance et même de pollution, ils sont enfoncés par les offres étrangères qu'ils achètent de plus en plus au détriment de leur production nationale. Il serait temps que les Algériens conviennent de cette réalité et se départissent de cette « fascination » que ne justifie plus le label « made in France ». Il faut dire qu'ils ne sont pas poussés sur cette voie par ceux qui dans le pays, dans la sphère du pouvoir ou dans le monde des affaires trouvent leurs intérêts dans des relations commerciales algéro-françaises privilégiées.
La galéjade de l'usine Renault devant être installée en Algérie est destinée au contraire à les ancrer dans la préférence pour les marques françaises de l'automobile et donc à grossir la demande sur le marché national et par voie de conséquence à fructifier les bénéfices qu'engrangent les intervenants dans ces relations privilégiées.
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