Algérie - A la une

Le «oui, mais'» exprimé par Laurent Fabius à Alger Refus algérien d'une intervention militaire étrangère au nord du Mali



Après un déjeuner offert par le président de la République, en son honneur, en présence du président de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de ministres, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a, avant son retour à Paris, animé une conférence de presse à la résidence de l'ambassade de France en Algérie, au cours de laquelle il a abordé plusieurs sujets concernant les relations bilatérales et les questions internationales.
«L'objet de ma visite, en Algérie, est de donner un nouvel élan au partenariat, objectif que j'estime pleinement atteint», a déclaré le ministre français. «J'ai senti un nouvel état d'esprit chez les responsables algériens que j'ai rencontrés», ajoute le ministre qui évoque un accord de principe entre les responsables des deux pays pour renforcer le partenariat dans plusieurs domaines, dont celui de l'histoire avec la restitution des archives, la santé, l'économie et la pétrochimie.
L'accord de défense entre les deux pays, ratifié en 1968 a, également, été à l'ordre du jour entre le ministre français et les responsables algériens. «Le projet de loi portant sur l' accord de défense de 1968, que nous avons soumis au Conseil des ministres, la semaine passée, a été évoqué lors de mes entretiens avec les responsables algériens», a annoncé Laurent Fabius. Autrement dit, l'accord est maintenu et sera appliqué. Le président français sortant Nicolas Sarkozy est soupçonné par des politiciens d'avoir tenté de minimiser le contenu de cet accord ou de le vider de son contenu.
Laurent Fabius a, au cours de la conférence de presse tenue hier, évoqué un autre accord, celui concernant les écoles et les étudiants, annonçant l'ouverture prochaine d'une école française à Oran et une autre à Annaba, ainsi que «le problème relatif à l' école algérienne à Paris qui devrait être réglé».
Le ministre français a annoncé la venue en Algérie du président de la République française, François Hollande, à la fin de l'année en cours, a, également, laquelle visite sera précédée par celle du ministre français de l'Intérieur. Manuel Valls, «qui discutera de la circulation des personnes entre les deux pays». «Des efforts ont été faits au bénéfice de la circulation des personnes entre les deux pays mais des progrès restent à faire», a estimé le ministre français.
«Analyses de presse erronées»
Le ministre français de l'Intérieur a, par ailleurs, regretté ce qu'il a qualifié d'«analyses de presse erronées», reprochant à la presse écrite, audiovisuelle et audio d'avoir mal interprété les propos qu'il avait tenus, la veille, lors d'une conférence de presse conjointe animée par lui et son homologue algérien Mourad Medelci, à la résidence Djenane El Mithak, sur la situation au nord du Mali.
«Ce que j'ai lu, écouté et vu dans la presse écrite, audiovisuelle et audio, pour ce qui est de mes propos tenus lors de la conférence de presse, est erroné», lance-t-il. «A en croire ces analyses de presse, il existe deux parties, l'une se battant pour une solution politique (allusion faite à l'Algérie) et l'autre insistant sur une intervention militaire étrangère (allusion faite à la France)», explique-t-il.
«C'est faux puisque à la fois la partie algérienne et la partie française sont d'accord à ce sujet et les deux cherchent une solution politique qui garantirait l'indivisibilité du Mali. Nous sommes tout à fait d'accord et en même temps nous sommes d'accord qu'il y a un groupe terroriste extrêmement dangereux (au nord du Mali) et qu'il faut combattre par les moyens qu'il faut, si nécessaire», dira Laurent Fabius. C'est un «oui, mais'» exprimé par Laurent Fabius dont les déclarations disent être favorables à une solution politique mais n'écartant pas l'éventualité d'une intervention militaire si la situation le nécessite.
Répondant aux questions des journalistes, le ministre français déclare, pour ce qui est du dossier du Sahara occidental, que «la France est pour la légalité internationale passant par les Nations unies», et que son pays «est prêt à tous les efforts pour rapprocher l'Algérie et le Maroc, deux pays amis».
«Les messages des présidents algérien et français ont été bien pesés»
Répondant à une question se rapportant à l'éventualité d'une demande de pardon de la part de la France pour les 132 ans de colonisation de l'Algérie, le ministre français des Affaires étrangères répond que «vous avez lu le message adressé par le président François Hollande au président Abdelaziz Bouteflika à l'occasion du cinquantenaire de l'Indépendance de votre beau pays, et le message adressé par le président algérien à son homologue français à l'occasion du 14 Juillet. Les termes de ces messages ont été bien pesés par l'un et l'autre, je ne peux que me référer à ces messages».
Comme exprimé la veille, dans une précédente conférence de presse, Laurent Fabius, interrogé sur l'éventuelle répercussion de la situation que connaît le constructeur automobiles Peugeot en France, sur l'installation d'une usine de Renault en sol algérien, Laurent Fabius dira que si l'investissement envisagé par Renault en Algérie est profitable à l'Algérie, à Renault et à la France, partie prenante, aucun problème ne devrait se poser», et d' ajouter que «les détails de ce projet seront évoqués lors de la visite
qu'effectuera François Hollande en Algérie à la fin de l'année en cours».
Interrogé par une journaliste pour savoir pourquoi la France «ne condamne pas les crimes commis par la rébellion syrienne comme elle le fait avec le pouvoir en Syrie», le ministre français des Affaires étrangères, qui dira que son pays soutient le plan de Kofi Annan, impute l'entière responsabilité de la situation à Bachar
Al Assad, le président syrien. «C'est la nature du régime de Bachar Al Assad qui a été à l'origine du drame syrien», selon Laurent Fabius. «C'est normal que lorsqu'il y a des massacres abominables, il y a une opposition qui se dresse», ajoute le ministre français des Affaires étrangères.
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